Arnaud Mimran et deux autres détenus seront jugés en novembre 2022 à Créteil pour corruption active à la prison de Fresnes. Le chef de division de Fresnes sera à leur côté, accusé de corruption passive.
Trois détenus du centre pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne), dont Arnaud Mimran, l’une des figures de l’arnaque à la « taxe carbone« , sont soupçonnés d’avoir bénéficié d’un régime de détention privilégié grâce aux faveurs de Khalid El Khal directeur de détention de l’aile où ils étaient incarcérés.
Le directeur aurait touché de l’argent
Ce chef de division de Fresnes aurait touché de l’argent en échange d’avantages accordés à ces détenus. Les prisonniers auraient eu accès à des téléphones portables en cellule. Ils auraient eu des douches plus régulières. Ils auraient bénéficié d’un appui pour obtenir des parloirs et des aménagements de peine. Ce directeur sera jugé du 8 au 10 novembre 2022 pour corruption passive et association de malfaiteurs.
Les trois détenus ont un lourd dossier
Les trois détenus considérés comme « les corrupteurs » sont poursuivis pour corruption active. Il s’agit d’Arnaud Mimran, l’une des figures de l’arnaque à la « taxe carbone« , Fabrice Touil, autre acteur de l’arnaque au CO2 et Éric Robic, le chauffard français qui avait écrasé une Israélienne à Tel-Aviv en septembre 2011 avant de prendre la fuite.
Arnaud Mimran, condamné en juin dernier à treize ans de réclusion pour son implication dans la séquestration d’un financier suisse, a été mis en examen en novembre, soupçonné d’avoir commandité un meurtre en avril 2014.
Déjà condamné en 2016 à huit ans de prison dans le dossier de la « taxe carbone« , il a également été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat en 2011 de son ancien beau-père, le milliardaire Claude Dray, et sur le meurtre en 2010 d’une autre figure de l’affaire de la taxe carbone, Samy Souied.
El Khal aurait aussi facilité le transfert de l’un des détenus
Pour Arnaud Mimran, le chef de division est aussi soupçonné d’avoir joué un rôle dans son transfert à la prison du Havre, selon l’ordonnance de renvoi signée le 27 mai. « L’accusation est fondée sur des rumeurs et des animosités personnelles au sein de la maison d’arrêt et pas sur des faits concrets« , a commenté vendredi Maître Philippe Ohayon, l’avocat de Khalid El Khal.
L’enquête avait débuté en février 2017, après un signalement de l’administration pénitentiaire à la justice. « Ce procès sera celui de Fresnes, ce ne sera pas celui d’Arnaud Mimran« , avait estimé en mai 2021 son avocat qui critique les conditions de détention de cette prison, régulièrement montrés du doigt.