Pas moins de 75 000 Juifs seraient menacés par d’éventuels affrontements entre armées russe et ukrainienne, selon Ha’Aretz. Et les autorités israéliennes s’inquiètent du sort qui leur sera réservé.
Alors que les bruits de bottes se font de plus en plus entendre à la frontière entre l’Ukraine et la Russie, les autorités israéliennes s’inquiètent du sort des Juifs ukrainiens. Ce dimanche 23 janvier, “une réunion de crise du Conseil national de sécurité israélien a été consacrée à la possibilité d’une vague d’émigration juive ukrainienne vers Israël”, indique Anshel Pfeffer dans Ha’Aretz.
“Selon le gouvernement israélien et l’Agence juive [chargée de la coordination de l’émigration juive vers Israël], dans les oblasts orientaux et méridionaux de l’Ukraine, pas moins de 75 000 Juifs seraient menacés par les affrontements entre armées russe et ukrainienne, principalement autour des grands centres industriels d’Odessa, Kherson et Dnipro [ancienne Ekaterinoslav et jusqu’en 2016 Dnipropetrovsk]”.
Démons du passé
Pour le journaliste, l’instabilité politique et militaire rappelerait inévitablement, dans la conscience collective des Juifs d’Ukraine, les pogroms de la guerre civile de 1917-1922 et les tueries massives perpétrées entre 1941 et 1942 par les nazis et leurs supplétifs russes et ukrainiens.
Peu touchée par la vague d’émigration des années 1990, l’Ukraine avait néanmoins auparavant été “saignée à blanc durant la Seconde Guerre mondiale, 90 % de ses 1 200 000 Juifs ayant été assassinés à l’époque de la ‘Shoah par balles’”.
Aujourd’hui, hors des territoires ukrainiens majoritairement russophones convoités par la Russie sous le nom de “Nouvelle-Russie” (en référence à la Novorossia de la Russie tsariste), il resterait quelque 125 000 Juifs “menacés par la fuite en avant nationaliste russe et ukrainienne. Comme depuis toujours”, estime Anshel Pfeffer.