Une mosquée cannoise a été fermée, annonce ce mercredi matin le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Elle aurait « tenu des propos antisémites » et fait preuve de radicalisation.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, invité de nos confrères de CNews ce mercredi matin, annonce qu’il a « fermé » une mosquée de Cannes. Le ministre explique son geste en raison de propos antisémites tenus au sein de l’édifice religieux.
Sur les « plus de 2.500 lieux de culte musulmans », 70 sont « radicalisés », a affirmé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur la chaîne de télévision CNews. Fin décembre, son ministère indiquait que 21 de ces lieux étaient « actuellement fermés, du fait de prescriptions administratives, d’une décision judiciaire, d’une reprise de bail, de travaux ou d’une fermeture administrative ».
Cinq faisaient « l’objet d’une instruction » en vue d’une possible fermeture, dont celle de Cannes. « Nous (la) fermons (…) parce que nous lui reprochons des propos antisémites, des soutiens au CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France, ndlr) et BarakaCity », a précisé M. Darmanin.
De multiples signalements
La mairie de Cannes précise dans un communiqué que : « Cette décision intervient après un travail minutieux de recherches des services de l’Etat et de multiples signalements effectués directement par la municipalité de Cannes depuis 2015 ».
Le directeur général des services de la ville nous indique qu’une grande partie de ces signalements concerne des publications sur les réseaux sociaux, notamment sur le compte Facebook du recteur.
Le communiqué de presse ajoute : « Nous savons que l’immense majorité des musulmans qui fréquentent cette mosquée très ancienne ne partagent pas sa dérive ; certains nous avaient d’ailleurs alertés. »
Visant directement le recteur de la mosquée Mustapha Dali, la ville de Cannes ajoute : « il revient donc de faire émerger de nouveaux dirigeants respectueux de la République française et du pays pour que le lieu de culte puisse alors rouvrir ».
Fermeture de deux mois
Dans un communiqué, le préfet des Alpes-Maritimes indique avoir lancé une procédure contradictoire « afin d’envisager la fermeture administrative de la mosquée Al Madina al Mounawara pour une durée de deux mois, au titre de l’article 36- 3 de la loi du 9 décembre 1905 ».
La préfecture confirme les informations de la mairie de Cannes et du ministre de l’Intérieur et ajoute que la mosquée : « multiplie les propos haineux envers la France, ses institutions et ses lois d’une part, tient des propos incitant à la haine envers les homosexuels ou transsexuels d’autre part et enfin fait montre d’une haine antisémite explicite ».
Selon la préfecture, « des comportements ambigus ont été entretenus avec des individus appartenant à la mouvance islamiste radicale et acquis aux thèses pro djihadistes ».
Plus de 20 lieux de culte fermés
Selon le ministère de l’Intérieur « 21 lieux de culte sont actuellement fermés, du fait de prescriptions administratives, d’une décision judiciaire, d’une reprise de bail, de travaux ou d’une fermeture administrative », 6 « font l’objet d’une instruction qui permettra d’engager une fermeture, notamment sur la base de la loi séparatisme ».
Fin décembre, une moquée de Beauvais dans l’Oise avait été fermée suite à des prêches de son imam valorisant le djihad. Cette mosquée a depuis rouvert en attendant la décision administrative.