En une trentaine d’années, il a fait d’Optical Center l’enseigne leader du marché français. Un succès construit sur un modèle économique constant, mais aussi sur des valeurs spirituelles et culturelles très affirmées.
Dès l’ouverture de sa boutique d’optique, en 1991, à Boulogne-Billancourt (92), Laurent Lévy, jeune titulaire du brevet professionnel d’opticien lunetier, avait planifié sa réussite. Et il n’en a jamais douté. Sur un marché à la fois très convoité et dépendant des réglementations sanitaires et de leurs variations, il a, de fait, développé un réseau de franchisés de premier plan. Voilà cinq ans, il avait fixé à 2020 la date à laquelle Optical Center deviendrait leader tout court – le Covid n’a reculé cette échéance que d’une année.
Une success story singulière, dans la mesure où elle ne s’appuie pas que sur des recettes commerciales. Le président fondateur n’a jamais caché, bien au contraire, l’inspiration spirituelle qui guide son management, puisée principalement dans les textes sacrés du judaïsme. Depuis 2005, il est d’ailleurs installé à Jérusalem – et ce pilotage à distance profite, constate-t-il, à l’ensemble de ses collaborateurs et de ses partenaires.
Optical Center est désormais numéro 1 du marché français de l’optique…
Laurent Lévy : Oui, au début de cette année, nous sommes devenus la première enseigne française de l’optique et de l’audition, en creusant un réel écart avec nos concurrents. Je dis toujours que j’ai eu une bonne bénédiction pour réussir à atteindre cet objectif, mais ce résultat traduit surtout la qualité de nos engagements, celle de nos 4.000 collaborateurs, de toutes nos équipes, que cette réussite rend évidemment hyper enthousiastes.
Votre modèle économique compte-t-il aussi pour beaucoup dans cette réussite?
Depuis la création de mon premier magasin, à Boulogne-Billancourt en 1991, ma stratégie n’a pas changé : proposer la qualité et le luxe au plus grand nombre, c’est-à-dire à des prix de 30 à 40% inférieurs à ceux des autres enseignes. Ce qui est possible notamment par notre structure centrale très légère : nous ne sommes qu’une soixantaine de collaborateurs au siège, quand nos concurrents sont cinq à six fois plus nombreux.
Notre positionnement, mais aussi les valeurs que j’ai toujours mises en avant, comme la lutte contre les abus de la profession vis-à-vis des mutuelles ou notre relation avec les clients, qui dépasse le seul cadre économique, font aussi d’Optical Center un réseau très attirant pour les franchisés.
En quoi la relation client vous distingue-t-elle de vos concurrents ?
Dans notre activité d’opticiens, nous ne parlons pas de relation client, mais de relation humaine. Tous nos collaborateurs le savent, il s’agit avant tout de tisser des liens, pas seulement de vendre un produit ou un service. Cela commence dès le moment où l’on accueille une personne qui pousse la porte et cela se poursuit tout au long de sa visite. Nous avons établi 20 standards de comportement, que nous testons en permanence, pour les remettre en question et les améliorer encore et toujours. Parce que je suis profondément convaincu que nous pouvons toujours nous perfectionner – et c’est d’ailleurs l’autre clé de notre succès.
Ces convictions fortes que vous défendez, comment faites-vous pour les transmettre à vos équipes ?
Ces valeurs, avant tout comportementales, sont formalisées, écrites et bien expliquées. Elles sont transmises à tous les nouveaux collaborateurs à l’occasion d’un séminaire d’intégration. Ensuite, il revient aux dirigeants et aux managers de les relayer au quotidien sur le terrain, toujours dans le but de garantir une vraie relation humaine et du bien-être à nos clients.
Les valeurs spirituelles et religieuses entrent également pour beaucoup dans votre action…
Ce sont les grands textes sacrés qui m’intéressent, pas les religions en tant que telles. Pour moi, les religions sont des inventions de l’homme, alors que Dieu, lui, est le même pour toute l’humanité. C’est Dieu qui m’inspire mes valeurs : je vois la manière dont il a créé le monde, en laissant à l’homme la liberté d’en faire usage.
La Bible, c’est un texte commun pour les 7 milliards d’êtres humains, mais il respecte chacun dans sa différence. Ce qu’elle nous enseigne et ce que nous enseignent d’autres grands textes sacrés comme la Torah, c’est qu’on apprend de tout homme et cela doit, à mon sens, guider notre comportement dans le travail comme dans la vie de tous les jours.
« La Bible, c’est un texte commun pour les 7 milliards d’êtres humains, mais il respecte chacun dans sa différence. » Ah oui ? Moi je voyais plutôt ça comme un pamphlet mysogine, homophobe et guerrier….