Trois Israéliens hassidiques ont été arrêtés dimanche pour leur implication présumée dans deux cas de meurtre et de disparition survenus dans les années 1980/1990 à Jérusalem.
Trois Israéliens hassidiques appartenant à la secte Shuvu Banim du rabbin Eliezer Berland de la communauté hassidique de Breslov ont été arrêtés tôt dimanche matin pour leur implication dans plusieurs affaires de meurtre dans les années 1980 et au début des années 1990 à Jérusalem, ont rapporté les médias israéliens.
Ces suspects, aujourd’hui âgés d’une soixantaine d’années, auraient été impliqués dans des affaires de meurtre liées aux mishmarot tzniut, ou «escouades de modestie», des gangs hassidiques qui tentent de faire respecter certaines des parties extrêmes du comportement ultra-orthodoxe.
L’un des incidents dans lesquels les trois auraient été impliqués est la disparition et le meurtre probable de Nissim Shitrit, alors âgé de 17 ans, en 1986. Shitrit, qui vivait à l’époque dans le quartier de Sanhedria à Jérusalem, a été attaqué par les Mishmarot Tzniut qui ont l’ont menacé s’il ne cessait de rencontrer des filles qu’il connaissait. À la suite de l’incident, il a été enlevé dans sa yeshiva à Ashdod et a été déclaré disparu six mois plus tard. La police soupçonnait dès la disparition que Shitrit avait été victime de ces brigades infernales.
Les suspects auraient également été impliqués dans le meurtre en 1990 d’Avraham Edri, qui a quitté la yeshiva où il était employé et a été retrouvé mort dans la forêt de Ramot à Jérusalem le lendemain. Edri était également membre depuis peu d’une patrouille de modestie.
Le rabbin Eliezer Berland, avait déjà été condamné pour des délits sexuels. En 2016, Berland, a été reconnu coupable de deux chefs d’accusation d’actes indécents et d’agression après avoir avoué et signé un accord de culpabilité. Il a été condamné à 18 mois de prison, mais en 2017, il a été libéré de prison conformément à la décision de la commission de libération conditionnelle d’Israël après avoir purgé seulement 10 mois.
Puis en février 2020, il a été a nouveau interpellé pour avoir cyniquement et cruellement exploité des centaines de personnes et leurs familles, exigeant des dizaines de milliers de shekels pour des bénédictions et des remèdes. Entre autres, la police a trouvé que des « remèdes miracles« , après l’analyse en laboratoire, n’étaient que des pastilles à la menthe, avec quelques traces d’antibiotiques.
Le tribunal d’instance de Jérusalem a ordonné le secret sur tous les autres détails de l’affaire. Bravo à la police israélienne qui n’a pas lâché l’affaire, et qui a mis la main sur les coupables au bout de 30 ans.
Line Tubiana avec ynet