Le projet d’Israël de rouvrir aux touristes étrangers vaccinés le 1er novembre, a provoqué la colère de l’AP car les visiteurs ne seront pas autorisés à séjourner dans les hôtels de Bethléem.
Le PDG de l’Israel Incoming Tour Operators Association, Yossi Fatael, estime qu’avant la pandémie, 20% des nuits d’hôtel passées par les visiteurs en Israël se déroulaient dans les hôtels de Bethléem, ce qui représentait des centaines de milliers de nuits d’hôtel par an. Il s’agit principalement de touristes venant en groupes organisés d’Europe de l’Est et d’Afrique, dont le principal intérêt pour les hôtels à Bethléem est le bas prix et la proximité des lieux saints chrétiens. Ces groupes utilisent des bus touristiques palestiniens et des guides touristiques palestiniens et passent aux bus et guides israéliens au poste de contrôle près de Gilo.
Fatael a expliqué : «Avant le Covid, Bethléem faisait partie intégrante du produit touristique israélien. Maintenant avec la réouverture du pays au tourisme, nous avons un double problème sanitaire et économique et il est évident qu’avec le début d’un flux touristique vers Israël, il y aura une forte concurrence entre les hôtels de Jérusalem et de Bethléem, qui n’existait pas avant la crise du Covid»
Seul un nombre limité de touristes est attendu à partir du 1er novembre : les visiteurs des 40 pays (principalement l’UE) avec lesquels Israël a un accord mutuel de vaccination contre le Covid sont autorisés à entrer en Israël. Mais ces visiteurs doivent avoir eu trois vaccinations, ou deux si la deuxième vaccination a eu lieu il y a moins de six mois. Une exception sera faite pour un maximum de 1 000 personnes en groupe de touristes par jour, à condition qu’elles aient eu deux vaccinations. Pour le moment, Israël n’a pas d’accord de vaccination mutuelle avec les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, mais espère qu’un accord pourra être conclu.
Même avant le Covid, les touristes n’étaient pas autorisés à entrer dans la région autonome palestinienne à Bethléem sans autorisation spéciale de Tsahal. Mais dans la pratique, les touristes étaient autorisés à passer sans limitations de Jérusalem à Bethléem. Avec la réouverture des frontières d’Israël aux touristes pour la première fois depuis mars 2020, l’Autorité palestinienne a désespérément besoin de touristes et de leur argent et est furieuse des restrictions qui leur sont imposées.
Le ministre palestinien du Tourisme, Rula Maayah, convoquera une conférence de presse sur la question samedi et a protesté auprès des officiers supérieurs de l’armée israélienne et des ministres du gouvernement. Les entreprises touristiques palestiniennes sont également en contact avec leurs homologues en Israël. Le tourisme dans l’Autorité palestinienne se développait rapidement avant la pandémie et était l’une des principales industries économiques avec Bethléem et Jéricho, les principales villes visitées.
Le ministère israélien de la Santé a déclaré : « Le plan pour le tourisme en petits groupes séparés a été élaboré avec soin afin d’assurer une visite sûre en Israël pour les touristes. La demande des organisations touristiques de Bethléem a été transmise aux organismes professionnels en Israël et des discussions sont actuellement en cours avec diverses organisations pour examiner les conditions et s’il sera possible pour les touristes de rester dans l’Autorité palestinienne. »
Un porte-parole du ministre israélien de la Coopération régionale, Issawi Frej, a déclaré : « L’ouverture de la saison touristique à Bethléem et dans l’Autorité palestinienne est importante pour la réhabilitation de l’économie palestinienne et est dans l’intérêt commun israélien et palestinien. Nous travaillons donc avec les organisations impliquées, Israéliens et Palestiniens, pour aider à formuler un plan qui garantira une solution sûre et saine et une solution économique et touristique qui permettra le retour des touristes dans les hôtels de Bethléem et d’autres villes palestiniennes, maintenant et avant Noël. »
Line Tubiana avec globes