« Something New is Happening: The Life and Times of Naftali Bennett », un livre qui comble un manque d’informations sur l’un des politiciens le plus adroits et les plus intrigants d’Israël, vient de paraître
Ce livre en anglais en format électronique et imprimé, publié par Amazon, Rakuten Kobo et distribué par Ingramspark, est le résultat de l’examen de centaines de documents, de commentaires et d’interviews dans les médias israéliens du monde entier, qui malgré la quantité d’exposition, restent évasifs. Le rabbin Moshe Pitchon, le directeur du groupe de réflexion sur le judaïsme du 21e siècle, a élaboré un scénario convaincant et cohérent qui prétend approfondir l’importance capitale de la nomination de M. Bennett à la tête du gouvernement israélien.
Le rabbin Pitchon considère que M. Bennett inaugure une nouvelle génération de dirigeants israéliens prenant en charge l’avenir politique, religieux, culturel et économique d’Israël. Dans le processus, cette nouvelle génération va créer un nouveau modèle du Judaïsme pour les Juifs du monde entier.
Le Premier ministre de 49 ans, qui a déjà fait une carrière politique importante, a été un soldat professionnel dans deux des unités les plus élitistes de Tsahal et un entrepreneur de haute technologie à succès. Il est aussi, et surtout, un partisan actif de la philosophie religieuse du rabbin Avraham Isaac Kook selon laquelle « L’ancien doit être modernisé et le moderne sacralisé ».
Le premier grand-rabbin d’Israël pendant le mandat britannique, le rabbin Kook, a reconnu que les nationalistes laïcs, même les athées agressifs parmi eux, jouent un rôle dans le plan divin et doivent être adoptés comme des frères d’esprit.
Cette position ne pourrait pas être plus différente de celle suivie par les juifs Haredim qui ne cachent pas leur aversion pour le Premier ministre. Leur chemin est résumé par le dicton du rabbin Moses Schreiber, que « la Torah interdit quoi que ce soit de nouveau en tout lieu ». Le Hatam Sofer, comme on appelle communément le rabbin Schreiber, avait également déclaré que : « Nos filles ne devraient pas être données à leurs fils, et leurs fils à nos filles. Elles aux leurs et nous aux nôtres. Et si elles étaient soumises à notre juridiction, mon point de vue serait de les pousser au-delà des limites de notre communauté. »
Bennett a défini sa pratique religieuse comme « Israélienne- juive », definition que, selon le rabbin Pitchon, on entendra de plus en plus. Selon l’auteur de « Something New is Happening », « israélien- juive » finira par remplacer certains des identifiants confessionnels qu’on utilise aujourd’hui.
Le subtil bouleversement religieux de M. Bennett n’est pas seulement dirigé face au Haredim en Israël ; elle perturbe aussi son camp religieux-nationaliste. Le Premier ministre parle d’un judaïsme plus tolérant, inclusif et participatif. Selon les sondages, c’est ce que les Israéliens demandent.
Le rabbin Pitchon a été incité à écrire ce livre parce que les médias du monde entier s’adressent continuellement à M. Bennett comme « ultranationaliste », un terme que le rabbin estime vide de sens. Le livre propose qu’il soit plus exact de décrire le genre de nationalisme de M. Bennett comme « libéral ». Même dans son discours inaugural à la Knesset, le Premier ministre a parlé de « réduire » le conflit palestinien, un terme inventé par le philosophe israélien Micah Goodman avec qui M. Bennett entretient des relations étroites.
Dans son best-seller « Catch-67 », le professeur Goodman écrit que la Cisjordanie ne peut pas être considérée comme « occupée » depuis qu’Israël en a pris le contrôle dans une guerre défensive contre la Jordanie. Et la Jordanie elle-même s’en était emparée dans une guerre non défensive contre Israël en 1948. Israël, dit le professeur Goodman, n’est donc pas obligé de restituer les territoires, car « un monde dans lequel il n’y a pas de prix à payer pour l’agression est un monde dangereux, un monde dans lequel les intimidateurs n’ont à faire face à aucun risque. »
Bennett, qui a plaidé auprès du monde qu’« un État palestinien veut dire pas d’État israélien », a déclaré qu’il était très sceptique quant au fait que le président palestinien Mahmoud Abbas veuille entrer dans l’histoire comme celui qui a accepté d’avoir un État juif. « Je pense qu’il est temps de changer d’avis », a déclaré l’ancien entrepreneur high-tech. Si le cours actuel a conduit à l’échec et à la mort, pensons à une autre alternative. « Commençons à créer des entreprises ensemble, à vivre ensemble, à réduire les niveaux de haine », il- dit, en faisant écho au professeur Goodman.
« Something New is Happening: The Life and Times of Naftali Bennett », de Moshe Pitchon, est un livre sur un moment dans l’histoire d’Israël ou les règles de jeu commencent a changer, remettant en question les anciennes façons de penser et insinuant l’avenir.
Moshe Pitchon