Des centaines de munitions, des lance-roquettes et des tenues siglées « ministère de l’intérieur » ont été mis au jour par la police au cours d’une banale opération de contrôle.
Au moins deux lance-roquettes, une demi-douzaine de gilets pare-balles, des casques balistiques mais aussi des tenues siglées « ministère de l’intérieur », plusieurs centaines de munitions et des pains d’explosif militaire conditionnés et prêts à l’emploi… Une banale opération de contrôle menée par la police dans le 15e arrondissement de Marseille a mené, samedi 2 octobre, à la découverte d’un véritable arsenal. L’information, dont Le Monde a eu connaissance en fin de journée, n’est pas confirmée par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône. A ce stade, les enquêteurs de la police judiciaire saisie des investigations ne sont pas en mesure de déterminer avec précision l’origine et la destination d’un équipement jugé « hors du commun, même ici, à Marseille ».
« On ne voit pas à quoi ça pourrait bien servir en l’état de la situation locale », avance une source proche du dossier, qui évoque la possibilité d’un « stockage temporaire de matériel en transit pour le Rhône, où des équipes chevronnées se sont mises à attaquer des fourgons blindés, un type de criminalité qui avait tendance à décliner ces dernières années ». Le 24 septembre, sur l’aire d’autoroute de Solaize (Rhône), l’un de ces braquages avait échoué après que des témoins ont donné l’alerte, conduisant à l’interpellation de plusieurs personnes, désormais incarcérées.
Une autre source policière voit dans cette « montée en gamme » la conséquence « logique » des règlements de compte en série qui ensanglantent Marseille depuis plusieurs mois. Alors que le fusil d’assaut kalachnikov est devenu d’un usage courant dans la guerre que se livrent les narcotrafiquants, « une équipe a très bien pu décider de passer à la vitesse supérieure » en se procurant des armes de guerre « ou en les mettant à l’abri en prévision de la prochaine série ».