Le dernier membre connu de la communauté juive d’Afghanistan, Zebulon Simantov, a finalement quitté le pays lundi dernier.
Face au risque que représentent non seulement les talibans mais aussi Daesh, Zebulon Simentov a réussi à s’enfuir le jour-même du nouvel an juif Roch Hachana, selon les informations d’Associated Press. Un exode abouti après plusieurs jours de route et des négociations avec plusieurs checkpoint talibans. Il aurait également réussi à faire passer une trentaine de personnes avec lui, surtout des femmes et des enfants, vers «un pays voisin».
Zebulon Simentov s’était pourtant refusé à quitter le pays depuis des décennies. Âgé d’une soixantaine d’années, l’homme a déjà vécu sous le régime des talibans, lorsqu’ils étaient au pouvoir de 1996 à 2001. Lors de cette période, il avait été jeté en prison plusieurs fois, et des membres du régime avaient même essayé de le convertir. En avril dernier, celui connu comme étant le dernier juif d’Afghanistan avait déclaré à l’Agence France-Presse qu’il quitterait le pays pour rejoindre Israël si les talibans revenaient au pouvoir. Quelques mois plus tard, en août, il avait cependant une nouvelle fois déclaré, auprès de la presse indienne, qu’il ne quitterait pas l’Afghanistan, inquiet du sort de la synagogue de Kaboul s’il venait à partir.
Le 18 août dernier, un chef taliban avait déclaré à la télévision publique israélienne Kan que le régime respecterait les droits des minorités d’Afghanistan, notamment les libertés religieuses, y compris pour le dernier juif du pays. Depuis le 19e siècle, la communauté juive s’est toutefois peu à peu exilée, principalement pour rejoindre Israël.
L’évasion de Zebulon Simentov a été organisée par l’homme d’affaires israélo-américain Moti Kahana, PDG d’une société de sécurité privée, selon l’agence de presse américaine. Ce dernier serait en train de négocier avec les États-Unis et les autorités israéliennes pour lui trouver un lieu d’exil.
Zebulon Simentov a ainsi rejoint les milliers d’Afghans en fuite depuis la prise de Kaboul par les talibans. Après le retrait définitif des Américains en août, qui avaient mis en place un gigantesque pont aérien pour évacuer leurs ressortissants, des milliers d’Afghans souhaitant quitter le pays s’étaient retrouvés bloqués à Kaboul. Le premier vol depuis le retrait des États-Unis a cependant pu décoller ce jeudi vers le Qatar, avec 200 personnes à son bord.