Paris se range aux côtés de plusieurs pays occidentaux qui ont décidé de boycotter la Conférence de l’ONU sur le racisme dite Durban IV, créée en 2001. La France a annoncé, vendredi, qu’elle n’assisterait pas à ce quatrième sommet en Afrique du Sud, en signe de dénonciation des propos antisémites prononcés lors d’une précédente édition.
« Préoccupé par l’historique des déclarations antisémites prononcées dans le cadre de la conférence des Nations unies sur le racisme, dite conférence de Durban, le Président de la République a décidé que la France ne participerait pas à la conférence de suivi qui aura lieu cette année », indique l’Élysée. En 2020, Emmanuel Macron avait déjà alerté sur « l’insupportable regain de l’antisémitisme dans notre Europe », ce « mal souterrain » qui peut « porter son visage de toujours » ou « emprunter les masques nouveaux de la haine islamiste de l’antisionisme ».
Paris n’est pas seul à boycotter ce rendez-vous. Plusieurs pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, Israël, le Canada et plusieurs États européens ont déjà décidé de ne pas assister à cette réunion, organisée par l’ONU le 22 septembre pour le 20e anniversaire de la Conférence mondiale contre le racisme organisée pour la première fois en septembre 2001 à Durban (Afrique du Sud).
Divisions sur les questions de l’antisémitisme, du colonialisme et de l’esclavagisme
De nombreux pays occidentaux, dont la France, avaient déjà boycotté la conférence de suivi de Durban en 2009, ainsi que celle de 2011, pour s’élever contre des déclarations antisémites qui y étaient prononcées. Autre point de discorde, la notion de « diffamation des religions », dont l’interprétation oppose plusieurs pays.
La première conférence de Durban, du 31 août au 8 septembre 2001, quelques jours avant les attaques terroristes du 11 septembre, avait été marquée par de profondes divisions sur les questions de l’antisémitisme, du colonialisme et de l’esclavagisme. Les États-Unis et Israël avaient quitté la conférence en protestant contre le ton de la réunion.
La troisième édition, en 2011, à Genève, avait vu les représentants des pays européens quitter la salle de conférence lors d’un discours anti-israélien prononcé à la tribune par le président iranien de l’époque, Mahmoud Ahmadinejad.
« Attachée à l’universalisme des droits de l’Homme, la France continuera de lutter contre toutes les forces de racisme et veillera à ce que la conférence de suivi de Durban se tienne dans le respect des principes fondateurs des Nations-unies », a ajouté la présidence française.