L’association en charge de la gestion de la maison Zola et du musée Dreyfus vient d’annoncer la date du 28 octobre. Le principal mécène du projet est l’homme d’affaires Pierre Bergé.
C’est un événement attendu. Le premier musée permanent de France dédié à l’affaire Dreyfus va enfin ouvrir le 28 octobre prochain, à Médan (Yvelines). Si son inauguration est tant désirée, c’est en raison du fait que ce lieu de mémoire devait initialement ouvrir en… 2019. Fermée depuis dix ans, la propriété acquise par Emile Zola en 1878, classée Maison des Illustres, va dédier 300 m2 à l’histoire du célèbre officier français d’origine alsacienne et de confession juive, victime d’une machination judiciaire en 1894.
Le militaire et l’auteur du célèbre pamphlet « J’accuse… ! », « liés de leur vivant par une lutte sans concession pour la vérité et la justice, sont désormais célébrés, ensemble, dans ce lieu symbolique du croisement de leurs destins et des valeurs pour lesquelles ils se sont tant battus », s’enthousiasme Louis Gautier, président de l’association Maison Zola-Musée Dreyfus. « Le projet d’en faire un lieu de mémoire et d’y établir un musée semblait donc naturel. Il était aussi impérieux de contrer le travail de sape du temps et de l’oubli. »
Cinq millions d’euros du mécène Pierre Bergé
À l’origine du projet, on retrouve l’homme d’affaires Pierre Bergé, compagnon du couturier Yves Saint Laurent, il apporta un mécénat de 5 millions d’euros avant sa mort en 2017. Le futur musée Dreyfus a également bénéficié du soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah ainsi que d’une aide financière de 150 000 euros de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah).
Composé d’une grande salle relatant l’histoire d’Alfred Dreyfus, l’espace culturel va aussi recenser une deuxième salle avec des vidéos et documents d’archives ainsi qu’un troisième lieu pour travailler avec des outils didactiques et des documents numérisés. L’établissement a une vocation essentiellement pédagogique, il recevra principalement des scolaires pour traiter des questions de « l’antisémitisme, du racisme et de l’exclusion, du fonctionnement de la justice, du rôle des médias et des réseaux sociaux, de la place des intellectuels en démocratie », note Louis Gautier.