Alors que leur religion leur interdisait de manger du porc, il semblerait que certains Juifs en mangeaient il y a de cela près de 3 000 ans.
C’est une découverte étonnante qu’ont fait des archéologues dans la Cité de David, à Jérusalem, en Israël. Dans le dernier numéro de la revue The academic journal Near Eastern Archaeology, ils révèlent avoir mis au jour le squelette entier d’un cochon vieux d’il y a 2 700 ans. Celui-ci se trouvait dans un bâtiment à seulement quelques dizaines de mètres du Mont du Temple, le lieu le plus sacré du judaïsme. Et malgré la forte interdiction de consommer du porc dictée par les lois juives, il était fort probable que l’animal était gardé pour être mangé.
Découverte d’un cochon vieux de 2 700 ans
Le Dr Joe Uziel, archéologue principal à l’Autorité des antiquités d’Israël et l’un des auteurs de l’étude, indique : « Nous faisions des fouilles sur les pentes orientales de la Cité de David et nous avons découvert un bâtiment datant de la seconde moitié de l’âge du fer, également connu sous le nom de période du Premier Temple. Nous avons commencé à exposer l’une des pièces, où nous avons vu plusieurs récipients écrasés au sol et bientôt nous avons trouvé le squelette d’un petit animal coincé entre le mur et les récipients ».
Comme ils n’étaient pas sûrs de quel animal il s’agissait, ils ont fait appel au Dr. Lidar Sapir-Hen, une archéologue spécialiste de l’université de Tel Aviv. « Elle a été capable de nous dire qu’il s’agissait d’un porc juste en regardant la photo du squelette », rapporte Joe Uziel.
La pièce dans laquelle le petit cochon a été retrouvé contenait les restes d’un feu, ainsi qu’une grande quantité d’os d’autres animaux, comme du bétail ou des moutons, présentant des traces de dépeçage et de cuisson. Le cochon, quant à lui, semblait être encore en vie lorsque le bâtiment s’est effondré sur lui, probablement à cause d’un tremblement de terre. Les archéologues pensent donc que, même si le petit cochon n’est pas mort de la main de l’homme, c’est qu’il a été tué avant par la catastrophe naturelle. La pièce dans laquelle il a été retrouvé servait sans aucun doute possible à la préparation des repas. Il aurait donc été abattu par la suite pour être consommé.
Le cochon, un animal interdit, mais consommé
De plus, ce n’est pas la première fois que du cochon a été retrouvé dans Jérusalem. Parmi les restes d’animaux retrouvés dans les fouilles, 2% sont ceux de porcs. Cela suggère donc que si manger du porc n’était pas très courant, certaines personnes le faisaient, malgré l’interdiction de leur religion.
« Bien que la consommation de porc n’était clairement pas préférée dans la Judée, la présence d’un squelette articulé d’un petit cochon semble indiquer que non seulement le porc était consommé en petites quantités, mais que les porcs étaient élevés à cette fin dans la capitale », ont affirmé les chercheurs dans la revue.
Plusieurs éléments suggèrent que le bâtiment appartenait à de riches propriétaires. Cela veut également dire que la classe sociale n’explique pas pourquoi certaines personnes consommaient du porc. L’animal pouvait être mangé aussi bien par des individus pauvres qu’aisés.