Le couple Marsaud a reçu la médaille des Justes a Sarnat

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Une cérémonie de remise de médaille et diplôme de « Justes parmi les Nations » a eu lieu à Sagnat. Georges et Juliette Marsaud ont été distingués à titre posthume.
C’est leur petit-neveu, Hervé Petit, qui a reçu la médaille e let diplôme de « Justes parmi les Nations » au nom de Georges et Juliette Marsaud, qui avaient caché Idès et Noah Frydman et leurs enfants de 1942 à 1943 à Sagnat.

La cérémonie devait avoir lieu en 2020 mais avait été annulée. Toutefois, ce sont trois générations de Frydman qui sont venues de Paris, d’Israël, de Londres et des États-Unis pour honorer le couple Marsaud de Sagnat.

Ils ont écouté la voix de leur conscience

La médaille des « Justes parmi les Nations » est décernée par l’Institut Yad Vashem de Jérusalem à des personnes non juives qui, au péril de leur vie, ont sauvé des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. Gérard Benguigui, délégué régional du Comité français pour Yad Vashem, a accueilli les participants près du monument aux Morts et a souligné que les Marsaud « ont bravé le danger, la seule voix qu’ils ont écoutée fut celle de leur conscience. Ils ont sauvé d’une mort quasi certaine la famille Frydman ». Le délégué a rappelé qu’un des objectifs de l’Institut est de procurer aux générations suivantes une « balise d’avertissement » contre l’antisémitisme, la haine et tous les génocides à travers le monde. Il a noté que « l’antisémitisme s’affiche sans complexe dans toutes les couches de la société et dans les lieux les plus inattendus dont les grandes écoles, universités, théâtres etc. »

Le maire, Philippe Brigand, a rendu hommage aux Marsaud expliquant qu’ils « étaient exploitants agricoles sur une petite surface comme beaucoup dans ces années-là. Ils habitaient le bourg de Sagnat dans une modeste demeure. Rien n’était facile… mais dans ces années peu de monde dans nos campagnes se plaignait, surtout en période de guerre ».

Trois collégiens de Dun-le-Palestel ont lu des poèmes

En 1942, la famille Frydman, parisienne immigrée de Pologne, se réfugie en Corrèze après avoir appris par des amis policiers que la rafle du Vel d’Hiv était imminente. Ils deviennent prisonniers au château du Doux mais sont exfiltrés et arrivent à Sagnat. Juliette et Georges acceptent de les recevoir malgré les risques encourus et les Frydman vivent un an à Sagnat.

La préfète Virginie Darfeuille a participé à la cérémonie ainsi que les sénateurs Jean-Jacques Lozach et Eric Jeansannetas, et le président du Conseil communautaire du Pays dunois, Laurent Daulny. Trois élèves de 3 e du collège de Dun-le-Palestel ont lu les poèmes Le badge d’Albert Pesse et Les justes de Paul Eluard.

Le Chant des Partisans et la chanson Nuit et brouillard de Jean Ferrat ont été joués. Une minute de silence a été respectée et l’hymne d’Israël Hatikvah (L’Espoir en hébreu) et la Marseillaise ont aussi résonné lors de cet après-midi.

Gratitude familiale

Jean Frydman, fils Frydman et Résistant, devait participer à la cérémonie mais il est décédé en mars 2021. Avec une carrière dans les médias, il avait produit deux films documentaires concernant la Deuxième Guerre mondiale, Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophüls (1971) et De Nuremberg à Nuremberg de Frédéric Rossif (1989). Son épouse, Daniela Frydman, a exprimé la gratitude de la famille Frydman qui « restera gravée, comme sur cette médaille, pour des générations dans la mémoire familiale ».

Source lamontagne