Une buraliste d’Albi (Tarn), condamnée en juin 2018 pour discrimination religieuse, a été relaxée en appel. Elle était à nouveau jugée pour avoir refusé de remettre ou de prendre les colis de femmes voilées.
En juin 2018, une buraliste albigeoise avait été condamnée à une amende de 1 000 € ainsi qu’un peu moins de 10 000 euros de frais et de dommages et intérêts pour discrimination religieuse, après avoir refusé de remettre ou de prendre les colis de 4 femmes voilées. Ces dernières avaient porté plainte, et le tribunal d’Albi avait condamné la commerçante. Plusieurs associations s’étaient également constituées parties civiles, la Licra (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme), et le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples). La buraliste avait décidé de faire appel de cette décision. Bien lui en a pris car la cour d’appel de Toulouse, après avoir examiné le dossier le 1er juin dernier, vient de rendre son verdict et l’a relaxée.
La prévenue, lors des deux audiences, en 1re instance comme en appel, avait justifié son refus de servir les clientes au prétexte que le voile ne permettait pas de les reconnaître complètement, et leur avait demandé de le retirer. Une justification qui n’avait pas convaincu le procureur de la République, et qui avait demandé la condamnation de la buraliste. Il considérait que la prévenue choisissait quel « couvre-chef était gênant », évoquant le fait que des hommes coiffés de casquette ou de béret n’étaient pas inquiétés. Il avait requis trois mois de prison avec sursis et 3 000 euros d’amende, comme en première instance. La cour d’appel ne l’a pas suivi.
« C’est une relaxe qui donne un bien mauvais signal à toutes les personnes qui n’ont pas compris la nécessité de vivre en harmonie ensemble aujourd’hui », a regretté Me Philippe Pressecq, qui représentait les associations parties civiles.