A cinq jours des élections régionales et départementales, Joël Mergui, président du Consistoire central israélite de France, a lancé un appel au vote, au nom des institutions juives de France. Il s’inquiète de l’abstention, de la montée des extrêmes et s’en prend à Jean-Luc Mélenchon et au Rassemblement national.
A quelques jours des élections régionales et départementales (20 et 27 juin), Joël Mergui, président du Consistoire central israélite de France, était l’invité de RMC mardi matin. Il a voulu lancer un appel, au nom des institutions juives de France (le Crif, le Fonds social juif unifié et donc du Consistoire), à faire « barrage aux extrêmes », a-t-il dit en nommant la France Insoumise et le Rassemblement national. « Il y a urgence », a également déclaré Joël Mergui, qui s’inquiète de la forte abstention à venir. Selon un sondage IFOP, l’abstention pourrait atteindre un niveau record de 60%.
« Les propos de Jean-Luc Mélenchon sont inadmissibles »
Joël Mergui s’inquiète du climat politique qui règne ces dernières semaines. « Il y a une montée de l’antisémitisme et une montée de l’extrémisme. On vient de vivre une crise sanitaire sans précédent, suivie d’une crise économique et on sait que, dans l’histoire, à chaque fois qu’une crise économique est là, il y a une tentation vers les extrêmes », a-t-il développé, avant de poursuivre: « et puis il y a des signaux qui sont donnés dans ces partis. Ce qu’on vient d’entendre de Jean-Luc Mélenchon concernant les attentats lors des précédentes élections, c’est tout simplement inadmissible ».
« Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012, ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs Elysées (en 2017). Avant on avait eu Papy Voise (Paul Voise, un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002), dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance », avait affirmé le leader de la France insoumise le 6 juin dernier. Des propos flirtant avec le complotisme et mettant au même plan l’attentat djihadiste de Mohamed Merah avec un fait divers, qui ont provoqué une vague d’indignation.
« C’est une insulte à toutes les victimes. Cela voudrait dire que l’islamisme radical est un coup monté pour stigmatiser les musulmans? C’est un dérapage inacceptable qui disqualifie les personnes qui parlent comme ça », a réagi mardi Joël Mergui.
Le Rassemblement National pas conseillé non plus
Le président du Consistoire central israélite de France s’est également exprimé sur le Rassemblement national. A l’approche des élections régionales et départementales, le parti a débarqué six candidats pour des propos antisémites. La dernière en date: Juliette Planche, sixième sur la liste du RN en Auvergne-Rhône-Alpes et candidate aux départementales dans la Loire. Elle avait relayé des propos antisémites sur Twitter. Avant elle, des candidats à Bordeaux, dans la Creuse ou encore en Corrèze ont également été suspendus. « On sait où mène les extrêmes », a tranché Joël Mergui.