L’homme d’affaires Arnaud Mimran et trois autres personnes sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Créteil dans une affaire de corruption présumée de la prison de Fresnes.
Des pots-de-vin contre des douches plus régulières. Quatre personnes, dont l’homme d’affaires Arnaud Mimran ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Créteil dans une affaire de corruption présumée de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), a-t-on appris lundi, confirmant une information de L’Obs. Ils sont soupçonnés d’avoir touché de l’argent en échange d’un traitement de faveurs accordé à des détenus majoritairement membres de la communauté juive.
Ces avantages pouvaient inclure l’autorisation de téléphones portables en cellule, des douches plus régulières ou un appui pour obtenir parloirs et aménagements de peine. « L’autorité judiciaire a mené une véritable inquisition contre mon client et après quatre ans d’enquête, force est de constater que le prétendu système de corruption tant annoncé et « survendu » n’existe pas », a réagi Me Philippe Ohayon, l’avocat d’un des directeurs, Khalid El Khal, qui sera jugé pour corruption passive et association de malfaiteurs.
Les corrupteurs : Arnaud Mimran, Eric Robic et Fabrice Touil
Les deux détenus considérés comme « les corrupteurs » sont Arnaud Mimran, condamné dans la vaste affaire de la fraude à la « taxe carbone », et Eric Robic, le chauffard français qui avait écrasé une Israélienne à Tel-Aviv en septembre 2011 avant de prendre la fuite. Ils seront jugés pour « corruption active ».
Dans le cas d’Arnaud Mimran, le directeur renvoyé devant le tribunal est soupçonné d’avoir pu jouer un rôle dans son transfert à la prison du Havre, selon l’ordonnance de renvoi. L’autre détenu est Fabrice Touil, soupçonné d’avoir remis de l’argent à plusieurs reprises audit directeur. Il est renvoyé pour des faits de corruption active et pour avoir participé à une association de malfaiteurs, selon l’ordonnance de renvoi rendue le 27 mai.
Les conditions de détention à Fresnes régulièrement critiquées
L’enquête avait débuté en février 2017, après un signalement de l’administration pénitentiaire à la justice. « Ce procès [en correctionnelle] sera celui de Fresnes, ce ne sera pas celui d’Arnaud Mimran », a estimé l’avocat d’Arnaud Mimran, Me Jean-Marc Fedida, fustigeant les conditions de détention de cette prison, régulièrement critiquées. « Il est parfaitement indécent de reprocher à des détenus et en particulier à Arnaud Mimran d’avoir procédé à une corruption quelconque qu’un dossier d’instruction pourtant mené énergiquement n’a jamais démontré », a-t-il ajouté.
Le mois dernier, Arnaud Mimran a été mis en examen pour « complicité d’assassinat » dans le dossier du meurtre Claude Dray, tué en 2011, et pour « meurtre en bande organisée » dans celui de Samy Souied, tué en 2010. Il doit comparaître du 8 au 25 juin aux assises pour l’enlèvement et la séquestration en vue d’extorsion d’un richissime financier suisse en janvier 2015.