Le programme de relance pour le secteur touristique à Essaouira est fin prêt, en attendant la levée des mesures de restrictions par le gouvernement. Pour cette saison, les professionnels misent sur la réouverture rapide des frontières synonyme de relance avec l’arrivée de touristes, notamment Israéliens.
La ville d’Essaouira a réalisé un record en matière d’arrivées de touristes en 2019. Des performances qui se sont poursuivies durant les trois premiers mois de l’année 2020, mais qui ont été stoppées net après l’apparition du coronavirus au Maroc.
L’année 2019 a été finalement celle de tous les records pour la cité des alizés. La région a enregistré pas moins de 235.743 arrivées de touristes durant la période janvier-décembre 2019 et un total de 556.904 nuitées durant la même période.
Ces performances ont surtout été réalisées grâce aux touristes Français, Belges, Allemands, Néerlandais, Canadiens, Américains et Espagnols.
La fermeture des frontières à partir de mars 2020 a donc privé la ville de ses principaux visiteurs. Un professionnel du secteur installé dans la région reconnaît que l’année dernière a été très difficile pour la ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
«L’activité touristique a connu une baisse drastique en 2020. Heureusement, la baisse a été atténuée par les bonnes performances réalisées durant les trois premiers mois», nous explique-t-il.
Les touristes israéliens, un marché porteur
Cette année, les professionnels du secteur craignent de revivre encore le même scénario qu’en 2020. Les espoirs sont tournés vers l’arrivée de touristes nationaux, grâce notamment au déploiement de la campagne “Ntlaqaw F ‘bladna”, dont l’objectif est d’encourager le tourisme interne.
Mais pour cela, il faudrait impérativement que le gouvernement allège les mesures de restrictions, souligne notre interlocuteur qui préfére garder l’anonymat. Ce dernier tient aussi à rappeler qu’un important dispositif sanitaire contre le Covid-19 va être déployé, avec notamment le label Welcome Safely, octroyé aux établissements touristiques qui se conforment aux exigences sanitaires.
«Mais pour espérer une bonne saison estivale, nous comptons sur le rétablissement des liaisons aériennes», confie ce professionnel.
En plus des habitués, la ville espère attirer davantage de touristes étrangers, notamment en provenance d’Israël. En effet, après la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays, l’établissement de lignes aériennes directes ont été annoncés en grande pompe et devraient être opérationnelles avant le mois de juin.
Pour Essaouira, cette ouverture aux touristes en provenance d’Israël représente un marché très porteur et un créneau sur lequel il faudra se positionner, estime notre interlocuteur, notant que la communauté juive est très attachée à la cille des alizés, où autrefois des centaines de familles juives étaient installées.
Outre son fameux Mellah (quartier juif), la ville abrite aussi un musée juif. Situé dans la médina, le musée «Bayt Dakira» qui met en valeur le riche patrimoine juif marocain préservé au fil des siècles.
Essaouira célèbre également un grand évènement pour la communauté juive, la Hiloula d’Haïm Pinto, ancien rabbin de la ville, décédé en 1845 et enterré au vieux cimetière juif d’Essaouira. Chaque année, des centaines de pèlerins venus du monde entier se rendent sur sa tombe pour prier.
Côté infrastructures, la ville dispose de tous les atouts avec un parc hôtelier riche et varié, allant du riad en médina au 5 étoiles. Reste plus qu’à espérer une ouverture rapide de la ville…