Décès du Dr Ady Steg, figure du judaïsme français

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Adolphe Steg, dit « Ady Steg » est né le 27 janvier 1925 à Staré en Slovaquie et mort le 11 avril à Paris. Son enterrement aura lieu mardi 13 avril à Paris.


Né en 1925 en Tchécoslovaquie, il émigre en France avec sa famille alors qu’il est âgé de sept ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, son père est déporté à Auschwitz et survivra. Ady Steg, forcé de porter l’étoile jaune, échappe de peu à la rafle du Vel’ d’Hiv et parvient à rejoindre la zone dite libre.


Il s’est ensuite engagé dans la résistance au sein des FFI de Sarlat, et au 3e Bataillon d’Armagnac dans le Gers. Son père ainsi que ses frère et sœurs ont survécu à la Shoah.


Docteur en médecine, il devient l’un des plus grands spécialistes en France de sa spécialité, l’urologie. Il s’investit parallèlement dans les organisations juives en devenant notamment dirigeant de l’Union des étudiants juifs de France, président du CRIF de 1970 à 1974, président de l’AIU de 1985 à 2011, vice-président de la mission Mattéoli, Mission d’étude sur la spoliation des Juifs de France, qui préfigurera la création de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et de la Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliation pendant l’Occupation. Il fut très présent dans le dialogue judéo-chrétien et joua un rôle majeur dans l’affaire du couvent d’Auschwitz.


Il fut également membre du Comité d’honneur français de la Fondation France-Israël, vice-président de l’Union mondiale des étudiants juifs, et membre du comité directeur du Fonds social juif unifié. Il a aussi œuvré au dialogue judéo-chrétien et s’est impliqué dans l’affaire du couvent d’Auschwitz dans les années 1980-1990.


Sa carrière de médecin a été aussi remarquable que son engagement juif. Il fait ses études de médecine et se spécialise en urologie dans le service du professeur Pierre Aboulker à l’Hôpital Cochin. Il est Interne des hôpitaux de Paris en 1953, chef de clinique en 1957, chirurgien des hôpitaux de Paris en 1966.


Il succède au professeur Pierre Aboulker et est nommé professeur titulaire de la chaire d’urologie et chef du service d’urologie de l’hôpital Cochin (1976-1990). Il est élu président de la Société française d’urologie en 1986, président de l’Association française d’urologie (1987-1989), et Secrétaire général de l’Association européenne d’urologie (1984-1992). Il est membre de l’Académie de chirurgie depuis 1981 et membre titulaire de l’Académie nationale de médecine depuis le 24 octobre 2000. Il a notamment opéré le président Mitterrand de son cancer de la prostate, en septembre 1992 et en juillet 1994.


Ces engagements professionnels et communautaires lui ont valu de nombreuses distinctions : Grand-croix de l’ordre national du Mérite, Docteur Honoris Causa de l’Université de Jérusalem, Docteur Honoris Causa de l’Université d’Athènes. Et surtout,  Grand officier de la Légion d’honneur, la plus haute distinction de la République française, lui fut remise en 2001 par Jacques Chirac, qui prononça à cette occasion un magnifique discours que vous pouvez lire ICI.


Condoléances à sa famille, et à tous ceux qui l’ont connu et le pleurent.