10.000 touristes israéliens sont autorisés par semaine. Si les voyageurs doivent présenter un test PCR négatif de moins de soixante-douze heures, ils peuvent pleinement circuler, une fois entrés sur le territoire.
La Grèce, toujours sous cloche, a augmenté le nombre de touristes israéliens autorisés à 10.000 par semaine. Ainsi, si les voyageurs doivent tout de même présenter un test PCR négatif de moins de soixante-douze heures, ils peuvent pleinement circuler, une fois entrés sur le territoire. C’est le cas de Chaïm et Dvorah, vaccinés depuis deux mois, en transit pour Thessalonique, dans le nord du pays. «Les restaurants sont fermés, on le sait bien, mais notre hôtel s’occupe de tout. Nous avons loué une voiture pour découvrir cette région et les sites archéologiques qui sont accessibles, comme Pella, la terre d’Alexandre le Grand», confie Dvorah, historienne.
Les professionnels du tourisme s’accordent à dire qu’il s’agit là d’une période test, avant la réelle ouverture de la saison, le 14 mai prochain. Le tourisme est le deuxième pilier de l’économie nationale derrière la marine marchande. Il représente 20 % du PIB et emploie un actif sur cinq. L’an dernier, la chute du chiffre d’affaires a avoisiné les 80 %, et nombre d’hôtels étaient au bord de la faillite. «Heureusement, nous avons évité le pire», observe Alexandre Vassilikos, président de la chambre des hôteliers de Grèce, rassemblant les 10.000 établissements du pays. «Le protocole sanitaire mis en place l’an dernier a très bien fonctionné et nous le renforçons en ce moment, conjointement avec les autorités. Nous travaillons sur tous les scénarios pour pouvoir rapidement nous adapter à chaque situation, car, cette fois, nous disposons en plus des outils nécessaires: autotests et vaccins. Ce n’était pas le cas l’an dernier», ajoute le représentant des hôteliers.
Ces dernières semaines, l’intérêt des visiteurs est croissant. Si la plupart des réservations se feront à la dernière minute, elles arrivent déjà dans les îles. Katerina Marouli loue cinq maisons, les Bright Blue Villas, sur l’île de Kéa dans les Cyclades. Sa saison s’annonce sous de bons auspices. «La clientèle est surtout européenne. Elle a décidé de venir dès la fin mai et compte bon nombre de Français. Certains préfèrent la location clé en main pour éviter tout risque sanitaire. Ils veulent tous goûter à de véritables vagues et pas à celles de la pandémie!», sourit Katerina Marouli. Elle a moins de 50 ans, mais, elle va pouvoir bientôt se faire vacciner. Le gouvernement grec a, en effet, lancé une feuille de route de vaccination calquée sur la saison touristique. Ainsi, tous les professionnels du tourisme qui le désirent, et «quel que soit leur âge», pourront recevoir le précieux sérum à partir du 4 mai.
Le vaccin, principal crédo
Déjà, la plupart des habitants des petites et moyennes îles, comme Patmos, dans le Dodécanèse, sont vaccinés. Le vaccin est, en effet, le principal credo du gouvernement conservateur, dont l’économie en berne suscite des inquiétudes. Partisan du passeport vaccinal, le premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, a milité pour une uniformisation de la politique européenne autour du certificat sanitaire et n’a pas caché sa satisfaction quand les partenaires européens en ont accepté le principe. «Chaque État européen ne pouvait pas avoir ses propres règles sur les mesures imposées à l’arrivée des voyageurs», explique-t-on dans son entourage. Reste que la date d’entrée en service du sésame européen n’est pas calée.
En attendant, les autorités ont décidé de rouvrir les commerces dès lundi prochain, avec un protocole sanitaire très strict, mais qui n’effraie pas les Grecs. Étonnamment, les touristes semblent déjà rassurés par l’orthodoxie des gestes barrières en Grèce et se posent d’autres questions. «On sent un désir de retrouvailles beaucoup plus fort que lors du premier confinement. On nous demande s’il sera possible de toucher nos bijoux, sentir l’or, la beauté, la sensualité d’une matière première. Il y a aussi cette volupté de lien humain, c’est assez impressionnant», s’enthousiasme Marianne Papalexis, présidente de la maison joaillière Zolotas. Nombre d’analystes prévoient une saison touristique dense, dont la fréquentation pourrait atteindre les 60 % de 2019, un millésime parmi les meilleurs de ces dernières années. Dans ce monde d’avant, la Grèce avait alors accueilli plus de 32 millions de visiteurs, soit trois fois sa population.