Abbas est devenu un faiseur de roi depuis que son parti a franchi le seuil de quatre sièges à la Knesset, ce qui pourrait lui permettre de peser en faveur de Bibi ou de Lapid.
Selon les médias israéliens, Yesh Atid et son chef Yair Lapid ont rencontré ce dimanche le chef de la Liste arabe unie (Raam), Mansour Abbas, pour négocier les conditions d’une éventuelle entrée historique dans un gouvernement dirigé par Lapid, ou au moins pour une éventuelle recommandation de former le prochain gouvernement.
À la fin de la réunion, Lapid et Abbas ont déclaré que les pourparlers reprendraient dans les prochains jours. Haaretz a rapporté que des sources proches de Lapid ont affirmé que « la rencontre avec Abbas était excellente ». Selon cette source Lapid a aurait montré une excellente compréhension de diverses questions qui concernent la société arabe en Israël : la reconnaissance des villages du Néguev, le gel de la loi Etat Nation, un plan de lutte contre la violence et l’allocation de dizaines de milliards pour l’expansion des localités arabes.
En outre, toujours selon la source, Lapid a convenu qu’en matière de religion et d’État, Ra’am aura toujours le droit de voter selon sa conscience et donc ne sera pas forcé de voter automatiquement avec la coalition.
Lapid devrait rencontrer dimanche le leader de Kakhol lavan Benny Gantz afin de discuter d’une stratégie pour remplacer Netanyahu et former un nouveau gouvernement. Et alors que le «bloc pro-changement» qui s’oppose à Netanyahu continue de se préparer à recommander son candidat pour former le prochain gouvernement d’Israël, le chef d’Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a annoncé ce dimanche qu’il recommanderait Lapid comme prochain Premier ministre.
Plus tôt dimanche, Abbas a déclaré dans une interview à Nasradio qu’il était en contact avec «tout le monde» depuis même avant les élections. Abbas est devenu un improbable faiseur de roi depuis que son parti a franchi le de quatre sièges à la Knesset la semaine dernière, ce qui pourrait lui permettre de recommander le Premier ministre Benjamin Netanyahu ou son challenger, Lapid, dont le parti a obtenu le deuxième plus grand nombre de sièges à la Knesset lors de cette 4ème élection en 2 ans.
Le bloc pro-Netanyahu ne totalise que 59 mandats, tandis que le bloc anti-Netanyahu en totalise 57, aucun d’entre eux n’atteignant la majorité de 61 sièges nécessaire pour former un gouvernement. Mais, dans une interview accordée à Kan News mercredi, Abbas a déclaré que son parti n’était «entre les mains de personne».
«Nous ne sommes pas attachés à un bloc ou à un candidat spécifique», a déclaré Abbas. « Nous l’avons dit à plusieurs reprises – nous ne sommes entre les mains de personne, ni de gauche ni de droite. » Lorsqu’on lui a demandé avec qui il siègerait ou avec qui il ne siégerait pas, il a répondu qu’il «n’exclut personne. J’écarte quiconque m’exclut. »
Abbas faisait référence à une initiative du chef de Yamina Naftali Bennett, qui a déclaré la semaine dernière qu’il ne siégerait pas dans une coalition avec Lapid, et a en même temps demandé à Netanyahu de confirmer qu’il ne formera pas un gouvernement basé sur le soutien de Ra’am. Le chef du parti religieux sioniste Bezalel Smotrich a également exclu de siéger avec Abbas, ce qui complique encore les chances potentielles de Netanyahu de former un gouvernement.
Abbas a déclaré que son objectif est d’obtenir la promesse que le prochain gouvernement n’ignorera pas les besoins de la société arabe en Israël. «Nous avons des problèmes urgents de vie ou de mort», a-t-il dit à Kan. «La criminalité et la violence, les crises majeures du logement et de l’économie… Il y a une longue liste de problèmes chroniques dans la société arabe que l’État et le gouvernement ont négligés pendant de nombreuses années.»
Lapid avait déja rencontré vendredi le chef de Yisreal Beyteinu, Avigdor Liberman, pour des négociations, annonçant qu’ils reprendraient les pourparlers dans les prochains jours. Jusqu’à présent, il s’est également entretenu avec le leader travailliste Merav Michaeli et devrait bientôt rencontrer le leader de Nouvel Espoir, Gideon Sa’ar.
Line Tubiana avec jpost