Une maison près de Berlin, qui appartenait à Goebbels, a été vendue pour héberger une communauté d’artistes, des défavorisés, et un « musée de la tolérance ».
Le terrain, situé à Bogensee, à environ 25 km au nord de Berlin, avait été offert à Goebbels par Hitler en 1936. Là, Goebbels a construit un vaste complexe de 70 chambres, avec un cinéma privé, un bunker et une caserne SS. La construction a été cofinancée par la société cinématographique allemande UFA, qui était un outil majeur de diffusion de propagande nazie haineuse, fasciste et antisémite.
Les historiens affirment que ce lieu est l’endroit où Goebbels a eu plusieurs relations extraconjugales avec de jeunes actrices, dont la star de cinéma tchèque Lida Baarova, avant de déménager sa famille dans cette maison. En 1943, Goebbels écrivit à la Maison Bogensee son fameux discours « Total War », dans lequel il exhortait les citoyens de l’Allemagne nazie à continuer le combat, bien que les vents de la guerre se soient retournés contre eux.
Après que Goebbels a tué sa femme et ses six enfants et s’est suicidé, le complexe est tombé sous le contrôle de l’Allemagne de l’Est. Il a été agrandi à l’époque stalinienne et a servi de collège pendant la majeure partie de la guerre froide. Depuis la réunification de l’Allemagne, le complexe est tombé en désuétude, la municipalité de Berlin n’ayant pas réussi à vendre la propriété en raison de son histoire glauque et de ses coûts d’entretien élevés, estimés par les médias locaux à environ 230000 € par an.
Das Kulturhaus ist nun ganz eingerüstet und am Lektionsgebäude geht es los! Leider wurden diese Arbeiten nicht schon in den letzten Jahren ausgeführt.
Ein Dank geht an dieser Stelle an den Landeskonservator von Brandenburg, der hier tatkräftig mit eingewirkt hat.#BLDAM pic.twitter.com/GsHyOD5bfU
— LKC Bogensee (@LBogensee) February 10, 2021
Récemment le groupe coopératif à but non lucratif LKC Bogensee (Life & Creativity Bogensee Campus) a proposé de convertir le complexe en un éco-village modèle, qui devrait comporter un «musée de la tolérance», un théâtre, des artistes, des ateliers d’artisans, un restaurant végétalien, un supermarché à but non lucratif, un centre de santé homéopathique, ainsi qu’un complexe d’habitation commun pour environ 250 personnes, avec une priorité donnée aux personnes socialement défavorisées, en mettant l’accent sur les immigrés et les personnes handicapées.
Selon un communiqué du groupe, la mission du musée est de traiter l’histoire des «deux régimes totalitaires» du site, tout en empêchant également le bâtiment de devenir un «lieu de pèlerinage révisionniste historique» pour les néonazis.
Alors que les politiciens berlinois avaient envisagé de démolir le complexe ces dernières années, des pourparlers sont actuellement en cours entre le groupe LKC Bogensee et les autorités berlinoises pour examiner l’initiative, à condition que le projet puisse être achevé dans un délai de moins de dix ans, a rapporté The Art Newspaper en février. Le groupe prévoit de financer son projet par une combinaison de financement participatif et de fonds privés.
Selon un rapport publié vendredi par le Daily Mail britannique, ils sont déjà en discussion avec une société locale d’énergie renouvelable, Barnim Energie, pour soutenir les plans.
Line Tubiana avec jpost