La Covid a beau dos mais le désert dans lequel vivent désormais les Parisiens est autant dû à la politique municipale mise en œuvre par Anne Hidalgo (et son prédécesseur Bertrand Delanoë) qu’aux mesures administratives absurdes du gouvernement dans la gestion de la crise Covid.
En 2020, Anne Hidalgo n’a été réélue Maire de Paris que par la grâce d’une macronie locale en lambeaux. Benjamin Griveaux puis Agnès Buzyn… Quelles erreurs de casting de la part du fondateur d’En Marche incapable de tenir sa baraque, et qui a offert sa réélection à Anne Hidalgo, alors que, quelques mois auparavant, cette hypothèse semblait invraisemblable. Les deux tiers des Parisiens n’en voulaient plus, mais la débandade de l’opposition a donné la prime à une minorité agissante. Pire, Anne Hidalgo est aujourd’hui alliée à des Verts d’extrême gauche, notamment des ultra-féministes qui détestent les hommes : là aussi, merci Macron puisque dans quelques villes de de France, les écolos bobos ont volé l’élection municipale, élus qu’ils ont été par une infime minorité d’électeurs sur fond d’abstentionnisme Covidal exacerbé.
Paris ne peut devenir Amsterdam avec une telle brutalité : surdimensionner la place accordée au vélo sans même se préoccuper des transports en commun ne fait pas disparaître le besoin des Parisiens d’utiliser leur voiture dans de nombreuses circonstances. En revanche, cela fait disparaître de nombreux commerces, petits et grands, notamment au bénéfice d’Amazon, dont on pourrait croire qu’Anne Hidalgo est actionnaire ! Ce n’est qu’une formule mais bon, c’est tout de même bien rageant…
Selon nos sources, notamment internes au magasin, le BHV Rivoli (ou Marais), véritable institution parisienne née en 1856 sous l’ère du Baron Haussmann, pourrait ne pas rouvrir à l’issue de la crise sanitaire, ou ne rouvrir que pour mieux fermer définitivement dans le cadre d’une liquidation.
La chute a commencé avant la crise du Covid. En livrant dogmatiquement la rue de Rivoli aux vélos (d’ailleurs relativement peu nombreux), Anne Hidalgo a découragé les Parisiens et même les Franciliens à se rendre au BHV qui, plus qu’un grand magasin, est aussi le temple du bricolage. On en sort souvent avec des objets lourds et encombrants. Sans voiture, point de salut ! Actionnaire d’Amazon, avons-nous dit, à prendre au deuxième degré. Mais peut-être aussi de chaînes de bricolage souvent situées en périphérie. Anne Hidalgo est-elle la fossoyeuse du commerce de proximité ? Car le BHV est le poumon du quartier. Souvent, c’est à l’occasion d’un achat dans cette enseigne qu’on flâne dans ce quartier aux innombrables boutiques, cafés et restaurants.
De plus en plus cornaquée par ses partenaires verts-rouges (avec un fort relent islamo-indigéniste, comme l’avait démontré leur opposition, en novembre dernier, à ce qu’une rue de Paris porte le nom de Samuel Paty, l’enseignant décapité par un islamiste), la Maire de Paris confirme son mépris (de classe ?) pour les commerçants. Tous des méchants capitalistes ? Voilà qu’elle a même réclamé un nouveau confinement, bien plus simple à mettre en œuvre qu’un aménagement de la vie économique tenant compte des contraintes sanitaires, avant de se rétracter à la suite de la levée de boucliers. Et comme on peut effectivement craindre un confinement prochain, elle s’enorgueillira d’avoir eu raison avant tout le monde. Un coup politique de plus.
Anne Hidalgo veut une ville musée, dédiée aux bobos qui l’ont élue, et espère passer de l’Hôtel de Ville à l’Élysée l’an prochain. « Pourquoi pas moi ? » se dit-elle. Elle a déjà à son passif d’avoir laissé transformer le nord-est de Paris en banlieue de type Seine Saint-Denis, d’avoir provoqué artificiellement des embouteillages au mépris de la qualité de l’air, d’avoir détruit des commerces auxquels on ne peut plus accéder… Et ce n’est qu’un début, puisqu’elle veut supprimer la plupart des places de parking.
Qu’à terme, les voitures polluantes puissent disparaître des villes est un objectif louable. Mais la méthode Hidalgo est un désastre, même écologique : pourrir la vie des automobilistes à n’importe quel prix, y compris le dépeçage économique et la mort de quartiers entiers, cela ne lui pose aucun problème. Les personnes à mobilité réduite, notamment âgées, elle s’en fiche. Les personnes devant transporter des charges importantes, elle s’en fiche. Celles qui ne peuvent pédaler dans les intempéries, elle s’en fiche !
La position d’Anne Hidalgo à l’égard des Gilets jaunes et de leurs méfaits a toujours été ambigüe. Serait-elle, comme Jean-Luc Mélenchon, pour la désobéissance civile ou civique, pour l’insurrection ? Sa légitimité électorale est trop étriquée, trop factice, pour que les Parisiens et les commerçants de tous types et toutes tailles sans lesquels Paris ne serait pas Paris, – n’en déplaise à Madame Hidalgo, la laissent détruire l’âme de cette ville.
Il est peut-être encore temps de sauver le BHV Rivoli et ce quartier. Les cyclistes peuvent avoir leur place, mais pas toute la place. Pas maintenant, pas si vite, pas n’importe comment et à n’importe quel prix. Hélas, le dogmatisme est une pathologie encore bien plus difficile à vaincre que le Covid…
Michel Taube
Ayant quitter Paris depuis une quinzaine d’années, je suis tout à fait d’accord avec cet article, Paris ne s’est pas fait avec les bobos, mais avec une population mitigée d’artisans, d’artistes et d’ouvriers, ce qui lui a donner l’âme que j’ai connue, mais à force de vouloir virer toute cette population à l’extérieur de la citée, cette dernière perd son âme et voilà le résultat.