Après la défaite de Stalingrad en 1943, le régime nazi décide d’accélérer la déportation des juifs résidant à Berlin. Certains avaient jusqu’à présent échappé aux camps grâce à leur mariage avec des femmes « aryennes ».
Mais ce 27 février, leur statut ne les protège plus. Les SS les embarquent et les internent au 2-4 de la Rosenstrasse (rue des Roses en français). A la fin de la journée, lorsque leurs épouses observent qu’ils ne rentrent pas du travail, elles se rassemblent dans cette fameuse rue. Un bras de fer commence alors avec le régime nazi pour sauver les hommes qu’elles aiment.
Rafle de juifs à Berlin
Le 27 février 1943, l’Allemagne organise une rafle de juifs qui seront sauvés par leurs épouses. A cette époque, la déportation des juifs a déjà été bien entamée. Mais certains d’entre eux ont été protégés des camps grâce à leurs statuts.
Il s’agissait de juifs travaillant dans des usines indispensables à la Wehrmacht, de ceux qui étaient mi-juifs mi-aryens, et de ceux qui avaient épousé une femme « aryenne ». Dès 1933, de nombreux textes sont promulgués pour rendre la vie impossible à ceux qui ont contracté ces mariages mixtes.
En septembre 1935, les lois de Nuremberg les interdisent, mais n’annulent pas ceux déjà consommés. Le régime prend des mesures pour favoriser les divorces et l’abandon des juifs par leurs conjoints. Mais les Allemandes, dans leur écrasante majorité, refusent de divorcer.
Le régime veut accélérer les déportations.
Le 2 février 1943, l’Allemagne perd la bataille de Stalingrad. Le rapport de force s’inverse et le régime sent sa fin arriver. Joseph Goebbels, ministre de l’éducation et de la propagande du Reich, veut accélérer l’extermination des juifs, notamment à Berlin.
Il ordonne une rafle massive qui se déroule le 27 février 1943. Les SS capturent chez eux ou à leur travail plus de 7000 juifs, dont un peu moins de 2000 avaient épousé une femme « aryenne ». Ils sont emmenés jusqu’aux services sociaux de la communauté juive, au 2-4 de la Rosenstrasse (rue des Roses en français).
Les épouses se révoltent.
Le soir, lorsque leurs épouses s’aperçoivent de leur absence, une centaine d’entre elles se réunissent devant l’immeuble, exigeant la libération de leurs conjoints. Ce chiffre double en quelques heures. Pendant la nuit, certaines continuent de veiller rue de Roses. En deux jours à peine, elles sont plus de 600 à manifester aux cris de : « Rendez-nous nos maris ! »
Le régime nazi tente plusieurs fois de les intimider. Des SS sont dépêchés sur place pour faire pression. A plusieurs reprises, ils tirent en l’air pour apeurer les manifestantes. Mais le résultat est toujours le même. Les femmes se dispersent pendant un temps, avant de revenir à la charge.
Au bout d’une semaine, Goebbels abandonne. Le 6 mars, les époux juifs sont rendus à leurs femmes. Le régime nazi va même jusqu’à ramener 25 juifs mariés qui avaient déjà été transférés à Auschwitz. La force des femmes a toujours été surprenante!
Merci Mesdames, nous vous aimons !