Le vignoble de Psâgot est situé dans les territoires palestiniens occupés. Depuis près de 20 ans, sa production est exportée aux quatre coins du monde et depuis quelques jours, les bouteilles de vin étiquetées « made in Israël » s’envolent également pour les Émirats arabes unis.
« Beezrat Hashem », « grâce à Dieu » en hébreu, la production tourne à plein régime, se réjouit Naama Berg, propriétaire avec son mari du vignoble de Psâgot. « Notre exportons partout dans le monde. Notre vin est casher et nos standards sont très élevés. Je sais que ça ne veut rien dire pour les pays arabes, mais les touristes juifs qui iront là-bas seront ravis de trouver du vin casher dans les hôtels d’Abou Dhabi et de Dubaï », explique Naama Berg.
Fondé en 2002, le domaine produit 3 000 bouteilles la première année et ne cesse de s’agrandir. 750 000 bouteilles par an, aujourd’hui. L’extension se fait sur des terres palestiniennes. Une croissance pleinement assumée par Yaacov Berg, le propriétaire. Il nous ouvre les portes de sa cave.
« Tout le monde connaît l’Histoire, tout le monde sait qu’on est ici en Israël, notre mère patrie. Nous étions ici il y a 4 000 ans déjà. Nous avons prié pour revenir ici, donc, comment peut-on oser dire que nous n’avons rien à faire sur nos terres ? », déclare Yaacov Berg.
Une cuvée hommage à Donald Trump
Au milieu de ses fûts en chêne, Yaacov bénit tous les jours l’administration Trump. En novembre dernier il a même reçu Mike Pompeo. Une visite inédite pour un secrétaire d’État américain dans une colonie. Pour lui rendre hommage, une cuvée porte désormais son nom. Elle sera bientôt disponible aux Émirats arabes unis.
« Pour nous le président Trump est un véritable héros. Vous savez, c’est un brillant homme d’affaires. Il dit : “vous voulez vous asseoir, discuter et vous disputer ? Faites donc, je n’ai pas de temps à perdre ! Mais si vous voulez faire des affaires : marché conclu !” Et donc, avec les Émiriens nous avons décidé d’aller de l’avant. Et il ne s’agit pas seulement de leur vendre du vin. Nous allons accomplir tellement de choses ensemble », soutient Yaacov.
Une trentaine d’employés arabes
Perché sur une colline, le vignoble Pasgot fait face à un village palestinien. Yaacov Berg dit employer une trentaine de ses voisins arabes. « D’un point de vue historique, la présence des Palestiniens est assez récente sur ces terres, donc ce sont eux les nouveaux arrivants, mais ce n’est pas grave, nous les acceptons… et si nous réussissons, ils réussissent », dit-il. Puis d’ajouter : « Je paye mes employés palestiniens trois fois plus que ce qu’ils pourraient gagner de l’autre côté de la rue, dans leurs villes. Pourquoi nous ne pourrions pas vivre simplement ensemble ? »
Cet argument est aussi brandi par les Émiriens pour justifier leurs échanges avec les colonies. Le chef de la chambre de commerce et d’industrie de Dubaï explique : importer les produits des colonies stimulera l’économie palestinienne.