Plusieurs mètres cubes d’archives ont brûlé ce week-end dans l’ancien tunnel de la gare de Limbourg. Ce tunnel appartient à une communauté orthodoxe juive anversoise, la communauté Machsike Hadass.
Une guéniza remplie de textes religieux
Ce dépôt d’archives contenait des textes religieux, comme des sermons prononcés à la synagogue et que la tradition juive interdit de détruire. Ce sont des documents de ce type qui ont été détruits par l’incendie de ce week-end.
Incendie à Limbourg : les archives brûlées appartenaient à une communauté juive orthodoxe anversoise https://t.co/bqQDNO3za0
— RTBF info (@RTBFinfo) February 8, 2021
« Ce qui se trouvait là-bas » nous confirme Pinkas Kornfeld, le président de la Communauté Israëlite Orthodoxhe Machsike Hadass d’Anvers, « ce sont surtout des livres et des documents religieux. La Communauté Israëlite Orthodoxe d’Anvers a acheté un ancien tunnel désaffecté » pour y entreposer ce genre de papiers. On prend une boîte à la communauté, on y range ce qui doit y être rangé et cette boîte rejoint les autres dans le tunnel. « Chacun trie ses anciens documents et on les stocke là-bas. »
Ce tunnel est une guéniza, un endroit dédié au stockage de tels textes. « La tradition de la guéniza, c’est la conservation. Par exemple, le Talmud. On étudie tous les jours le Talmud. Et ce livre s’use. Et quand un Talmud est usé, on le met là-dedans. » Pinkas Kornfeld nous assure que même si le fait aurait éventuellement été possible, la guéniza de Limbourg ne contenait aucun rouleau de la Torah.
Cet ancien tunnel de la SNCB servait de guéniza depuis quelques années. C’est très loin d’un dépôt d’archives au sens habituel. Ces textes ou ces livres, non indexés, étaient conservés par respect, mais pas dans le but de servir à écrire plus tard l’histoire de la communauté orthodoxe anversoise qui les y avait entreposés. Une guéniza peut pourtant parfois être très utile aux historiens. C’est un véritable trésor vieux de mille ans d’archives qui a par exemple été retrouvé de cette manière au Caire à la fin du dix-neuvième siècle
« Ca nous fait mal »
Les causes de l’incendie sont encore inconnues. « Est-ce que ce sont des gens qui sont venus mettre le feu ? Est-ce que ce sont des enfants qui jouaient ? C’est possible. On ne sait pas. C’est arrivé samedi. Nous n’avons pas pu réagir. La police doit enquêter. Nous devons venir un jour de cette semaine pour voir l’état de la situation. Ce sont des textes que nous n’aurions plus utilisés. Le mot malheur ne convient pas, mais ça nous fait mal. »
La protection civile a vidé les restes calcinés dimanche dans la journée. Une enquête criminelle est en cours pour déterminer l’origine de cet incendie.