Israël sera comme un grand laboratoire de test mondial, et les résultats de cette énorme recherche serviront à définir des stratégies de vaccination dans le reste du monde.
Selon un accord, dont les derniers détails ont été convenus lors d’une conversation téléphonique hier après-midi, entre Netanyahu, des hauts fonctionnaires du ministère israélien de la Santé et le PDG de Pfizer Albert Bourla ainsi que son staff dirigeant, Israël recevra un envoi hebdomadaire de centaines de milliers de doses de vaccination, entre 100 000 et 500 000, soit plus de 10 millions de doses à la mi-mars. Dans le même temps, Israël recevra plus de 500 000 doses du vaccin Moderna au cours du mois à venir, le premier envoi de 120 000 doses étant arrivé hier.
Dans l’accord avec Pfizer, Israël s’est engagé à envoyer à la société pharmaceutique les données et les détails des vaccinations, y compris les conséquences des inoculations, les effets secondaires, l’efficacité, le temps nécessaire pour développer des anticorps, selon les différents types de population, l’âge, le sexe, les conditions préexistantes, etc. L’accord détaille les différents paramètres qui seront envoyés à Pfizer. Il a également été convenu que, afin de protéger la vie privée, aucun détail ne sera envoyé qui permettrait à Pfizer de connaître l’identité des personnes vaccinées, uniquement leurs dossiers médicaux anonymes (âge, sexe, etc.), pour un projet de recherche géant.
Le concept d’Israël en tant que laboratoire d’essai géant pour les vaccinations Covid-19 est venu de plusieurs sources. L’un des chercheurs de l’Institut israélien de recherche biologique à Ness Ziona, qui développe le propre vaccin d’Israël, a proposé qu’après l’essai de phase III, s’il était terminé avec succès, il pourrait être administré à de grands groupes de population en Israël en tant qu’essai à grande échelle. Un médecin-chef du ministère de la Santé a lui proposé l’idée d’offrir des données pour une livraison précoce à l’automne lors des négociations initiales avec les sociétés pharmaceutiques pour l’achat du vaccin. Enfin, un responsable de l’Organisation mondiale de la santé avait déclaré, lors de discussions avec des experts israéliens, qu’Israël serait un pays idéal pour un déploiement rapide et efficace du vaccin et pourrait instruire le monde sur la façon de le faire.
Lors des discussions au Conseil de sécurité nationale d’Israël en novembre, auxquelles Netanyahu a participé, la question s’est posée de savoir comment persuader les dirigeants des sociétés pharmaceutiques de vendre le vaccin d’abord à Israël. La première idée a été de parler à la conscience juive du PDG de Pfizer, Albert Bourla, mais au-delà de cette conscience, il fallait le convaincre de la capacité des fonds de santé israéliens à mettre en œuvre rapidement la campagne de vaccination et à fournir des données. De là est née cette incroyable idée : faire d’Israël un énorme laboratoire de test.
Selon une source politique de haut niveau, des discussions ont ensuite eu lieu pour savoir qui devrait démarrer cette discussion avec les PDG des sociétés pharmaceutiques et il a finalement été décidé que ce devrait être Netanyahu lui-même, soutenu par un professionnel du domaine. Après avoir entendu l’idée, Pfizer a consulté l’OMS et les dirigeants d’autres pays. Les représentants de Pfizer ont examiné de près le système de santé israélien, ont posé leurs questions et on leur a montré la qualité des systèmes de données israéliens au siège Covid-19 du ministère de la Santé. Ils ont été impressionnés, entre autres, par la coopération des ministères du gouvernement, des laboratoires et du Home Guard de Tsahal sur la question des tests et du transfert de données. Ils ont soigneusement analysé la structure du système de santé israélien et le rôle joué par les fonds de santé et leur déploiement. Ils ont demandé à examiner de près les systèmes informatisés construits par le Home Guard de Tsahal pour collecter des données sur les personnes infectées par Covid-19 et suivre leurs mouvements.
Début décembre, Israël a reçu la bonne nouvelle qu’un énorme premier envoi arriverait avant la fin du mois, sous réserve de l’approbation de la FDA et de l’approbation parallèle d’Israël. Et c’est ainsi que le deal s’est réalisé. Les prochains envois ne devaient arriver qu’en février et au cours des trois mois suivants. Mais Pfizer a été très impressionné par le succès de la campagne de vaccination. Un haut responsable de l’OMS a déclaré à son homologue du ministère israélien de la Santé qu’ils étaient étonnés du rythme de distribution et de la capacité à canaliser correctement les vaccinations. Le fonctionnaire, qui est allemand, a parlé des retards énormes dans son pays où le gouvernement fédéral n’était pas prêt à déléguer des pouvoirs et où chaque envoi, attend des approbations sans fin et un transport inefficace.
Le succès de la première série de vaccinations d’Israël a conduit à un accord pour accélérer et avancer les prochains envois. Netanyahu lui-même et de hauts responsables du ministère de la Santé, dont le directeur général Hezi Levy et d’autres, ont eu des entretiens avec le PDG de Pfizer, Albert Bourla et son équipe. Ils leur ont montré les chiffres et ont promis qu’Israël leur fournirait toutes les données nécessaires à la campagne mondiale contre le virus et ses mutations.
En plus d’envoyer toutes les données à Pfizer, il a également été convenu que l’OMS recevrait également toutes les informations. Une délégation de l’OMS est attendue en Israël en février pour examiner de près le réseau de distribution des vaccins d’Israël ainsi que l’impact des vaccinations, les effets secondaires, et principalement le temps nécessaire au développement des anticorps, et les effets des différents vaccins seront comparés.
Toute cette histoire incroyable est un coup de génie du gouvernement israélien et des responsables de la santé. N’importe quel autre pays de la même taille qu’Israël aurait pu y penser, et proposer le même deal aux labos. Quant aux plus grands pays, ils pouvaient aussi proposer un land, une région, un état, pour servir de labo grandeur nature. Mais non, c’est Israël qui y a pensé et donc Israël qui en retire tous les avantages que l’on connaît : tu aimes ou tu n’aimes pas Bibi, mais chapeau bas sur ce coup!
Line Tubiana avec globes
C’est un grand ce monsieur Bibi, et puis ce pays est génial !