« Hatufilm », « Fauda », « Our Boys », « No Man’s Land » : Israël est devenu le premier exportateur de fiction aux Etats-Unis. Hollywood a transformé « Hatufim », disponible sur arte.tv en un succès mondial : « Homeland ». Et ce n’est pas fini. Rencontre avec deux auteurs israéliens : Avi Issacharof (« Fauda ») et Hagai Levi (« Our Boys »).
Homeland, Fauda, mais aussi No Man’s land, Possession : toutes ces séries ont pour point commun des auteurs israéliens. Israël est devenu le premier exportateur de fiction aux Etats-Unis, devant le Royaume Uni. Les producteurs d’Hollywood reprennent les concepts et les adaptent pour le public anglo-saxon. Comme Homeland, inspiré de la serie Hatufim qu’on peut regarder actuellement sur la plateforme arte tv. »
L’an passé a encore connu son lot d’excellentes séries, souvent haletantes et ancrées dans le conflit israelo-palestien. C’était le cas de la 3 saison de Fauda. L’histoire d’un soldat israélien infiltré dans la population arabe pour être au plus près des terroristes.
Pour son auteur Avi Issacharof, la recette de ces séries est claire : « Je crois que les histoires que nous racontons sont plus réalistes, c’est moins hollywoodien ». Mais il y a aussi la force des personnages. Comme dans Hatufilm, adapté aux Etats-Unis en Homeland, explique Avi Issacharoff. « Le drame, les personnages : c’est tellement dramatique, si fort. Et ça tient en une ligne ! Dans Hatufim, c’est l’histoire d’un prisonnier de guerre israélien qui revient après 17 ans de captivité. Pensez à l’énorme histoire qui va suivre. Je crois que quand les gens voient ca, ils comprennent, ils s’identifient au personnage, ils aiment ce qu’ils voient. »
L’année dernière, une autre série israélienne a fait sensation. Our Boys. Hagai Levi proposait l’autopsie d’un engrenage de meurtres : l’assassinat en 2014 d’un jeune palestinien par un israélien en représailles à l’assassinat de 3 jeunes israéliens par les terroristes du Hamas. Et comment cet engrenage a fini par une guerre, l’Opération Bordure Protectrice. Pour lui, les séries israéliennes ne sont pas assez engagées » Il y a plusieurs approches. Certains utilisent cela comme un moyen de faire des séries divertissantes, parce que c’est un bon matériau. Mais je trouve qu’ il n’y a pas de séries qui s’attaquent à la politique, au conflit, avec un réel point de vue. Je voudrais plus de fictions israéliennes politiquement engagées.« .
Le succès des séries israéliennes continue. Cette année, on attend dans un autre registre sur Apple TV Losing Alice, l’histoire une scénariste qui s’incruste dans la vie d’une réalisatrice. Et aussi, l’adaptation française de la série minimaliste à succès de Hagai Levi, Be Tipoul, un succès phénoménal en Israël, qui se déroule dans un cabinet de psychanalyse : En thérapie réalisée par Olivier Nakache et Eric Toledano.