Pour l’ancien Frère musulman Mohamed Louizi, l’islamisme s’est immiscé dans la vie de nombre de musulmans français à la faveur d’un discours victimaire.
C’est un texte amer et percutant, indispensable pour qui cherche à comprendre la logique de ceux qui ont quitté les rivages de l’idéal républicain au profit d’une pratique religieuse calcifiée en identité offensée. Mohamed Louizi, ancien Frère musulman en rupture avec l’organisation, décrit comme personne le terreau idéologique qu’il a lui-même ensemencé avant de s’en repentir en 2006. Depuis, il mène un combat sans relâche contre les Frères musulmans, qui lui mènent la vie dure, en démultipliant les procès. Pour Mohamed Louizi, si l’islamisme s’est immiscé dans la vie de nombre de nos compatriotes musulmans, ce n’est pas par la seule présence de mosquées, mais aussi grâce au travail de terrain – méthodique et méticuleux – d’organisations qui savent combien le discours victimaire peut constituer un outil puissant de contrôle social. Pour l’auteur de Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans (Michalon), la formule rituelle « pas d’amalgame » est un bouclier idéologique qui interdit toute réflexion sous prétexte de concorde civile. Une formule qui nous empêche de mesurer les contradictions d’un projet religieux qui se nourrit des libertés qu’il maudit.
Voici son texte, que vous pouvez aussi retrouver sur le site de l’auteur. Vertigineux.
Après chaque attentat islamiste, « nous », c’est-à-dire la frange la plus engagée sur le terrain religieux et la plus revendicative parmi les Français de confession musulmane, sommes « victimes » d’amalgames de tout genre. Cela « nous » fait mal, très mal. La menace que nous exagérons à dessein plane au-dessus de nos têtes. Nous craignons pour nos vies. Notre quotidien est un enfer. Nous dormons mal la nuit. Nous digérons mal la nourriture. Nous souffrons le martyre devant nos écrans chaque fois que l’on parle de l’islam politique et de l’islamisme. Heureusement, la chaîne qatarie Al-Jazira est là pour nous aider à nous évader, à nous armer contre l’adversité et contre l’islamophobie de l’État Français. Heureusement, la chaîne saoudienne Iqraa est là aussi par ses psalmodies pour nous consoler, par ses chants religieux pour nous bercer, par ses exhortations pour nous promettre le paradis éternel. Nous nous sentons dans le viseur de la société et de l’État français, on ne sait pour quelle raison. Comprenez bien que vos « attaques » verbales contre les islamistes, quand ceux-là vous attaquent par balles, cela nous fait très mal. De grâce, pas d’amalgame !
S’il est vrai que nous refusons l’étiquette « islamiste », nous sommes conscients que, sans nous, sans notre aide depuis les années 70 et 80, les islamistes ne pouvaient exister, du moins, ils ne pouvaient se sédentariser irrévocablement sur le territoire français. Pour la petite histoire, nous nous souvenons du jour où des jeunes étudiants frérosalafistes avaient fui leurs pays d’origine, après avoir déclaré la guerre aux régimes politiques en place. Des régimes jugés « mécréants » par ces jeunes barbus fuyards. Parmi ces étudiants islamistes, il y avait des Syriens qui avaient pris part à de nombreux actes criminels et attentats contre le régime de Hafez el-Assad. Il y avait des Égyptiens Frères musulmans qui avaient fui l’Égypte et sa justice après l’assassinat d’Anouar el-Sadate. Il y avait des Tunisiens takfiristes qui avaient provoqué la riposte du régime laïque de Bourguiba. Il y avait des Marocains qui avaient quitté le royaume après l’assassinat du socialiste Omar Benjelloun par un islamiste. Il y avait des Algériens, des Irakiens, des Libyens, des Jordaniens, des Soudanais. Ils sont venus en France, terre d’asile, sans rien dans la poche, un sac de vieux vêtements à la main. Nous les avons accueillis, nourris, logés et adoptés mais, de grâce, pas d’amalgame !
Sans nos dons, parfois déductibles de nos impôts, sans notre générosité, les frérosalafistes, Frères musulmans comme wahhabites, ne pouvaient et ne peuvent construire leurs QG politiques, c’est-à-dire nos chères mosquées, à proximité de nos demeures, au milieu de nos quartiers, sur des terrains jadis municipaux que nous avons conquis, grâce au soutien d’élus de gauche comme de droite qui aiment notre folklore oriental et nos gâteaux au miel. Nos collectes d’argent durant les nuits de Ramadan et les prêches de vendredi ont permis aux islamistes de les construire et, au passage, de blanchir une bonne partie de l’argent pétrodollars provenant de certains pays du Golfe via des circuits et des montages financiers très sophistiqués : hier depuis l’Arabie saoudite et le Koweït et aujourd’hui depuis le Qatar. Même si nous en sommes conscients, il n’en demeure pas moins qu’eux c’est eux, et que nous c’est nous. De grâce, pas d’amalgame !
Ce sont nos mamans, nos femmes, nos filles qui ne sont pas membres des Frères musulmans, bien qu’on les surnomme « sœurs musulmanes », qui, lors des nuits ramadanesques dans des mosquées transformées en l’espace de quelques heures en cavernes d’Ali Baba, offrent aux Frères musulmans des parures d’or et d’argent, des bracelets valeureux, des colliers 18 carats, des boucles d’oreilles en diamant scintillant, des ceintures en or massif, pour financer la construction de ces QG politiques et de ses annexes. Quant à nous, les hommes, nous faisons des dons en espèces par dizaines de milliers d’euros issus de nos activités non déclarées au fisc. Nous signons des chèques à plusieurs zéros significatifs issus de nos économies. Nous mettons en place des autorisations de prélèvement automatique. Nous leur payons une cotisation mensuelle pour l’entretien du mobilier et de l’immobilier. Nous payons aussi les factures d’eau, d’électricité, du gaz et de l’abonnement de télécommunication. Nous donnons à leurs organisations caritatives et humanitaires nos aumônes et nos legs. Pour cinq euros, nous achetons leur calendrier qui, sous le couvert d’afficher les horaires des prières quotidiennes, diffuse leurs idées et mobilise autour des causes qu’ils défendent. Nous affichons ce calendrier dans nos cuisines, dans nos salons. Nous les aidons à payer les salaires et les charges de leurs imams formés dans leurs instituts à Château-Chinon ou dans le 9-3. Nous en sommes conscients, mais, de grâce, pas d’amalgame !
Plus généralement, quel qu’en soit l’événement, heureux ou triste, un mariage ou une cérémonie funéraire, nous nous tournons souvent vers les imams Frères musulmans pour qu’ils viennent bénir l’événement. Aussi, quand une question banale du quotidien nous taraude l’esprit, nous nous tournons vers leurs centres de fatwas en France ou à l’étranger, comme par réflexe pavlovien, comme par nécessité vitale, pour solliciter depuis nos smartphones des avis juridiques issus de la charia frériste du « juste milieu », qui comptent beaucoup pour nous. Nous tenons à nous y conformer comme nous tenons à nous conformer matin, midi et soir, sept jours sur sept, à leur vision idéologique de l’islam même si elle n’est pas compatible avec la France et les lois de la République. Tout cela, voyez-vous, s’opère à l’insu de notre plein gré et nous l’assumons, mais, de grâce, pas d’amalgame !
Nous observons au quotidien et à tout moment de la journée et de la nuit les préceptes dogmatiques et les rudiments juridiques de leur orthodoxie comme de leur orthopraxie. Nous sommes, à des degrés différents, sous l’emprise (mais consentante) de leurs diktats. À tel point que nous ne pouvons composer par exemple le menu de notre repas sans leurs avis. La viande « halal » que nous mangeons, elle porte le tampon de leur certification. Le prix que nous payons pour acheter un kilogramme de collier de veau, pour agrémenter notre couscous dominical, intègre de fait une contribution halal qui tombe dans leurs poches. Nous le savons, mais, de grâce, pas d’amalgame !
Les Frères musulmans ouvrent des écoles coraniques et d’autres établissements d’enseignement privés grâce, en partie, à notre générosité et à nos dons déductibles de nos impôts comme à l’accoutumée. Dès qu’une école est ouverte, nous lui confions l’éducation et l’instruction de nos enfants en bas âge. Nous leur permettons ainsi d’investir le terrain de l’innocence et d’endoctriner leur relève, ces NTF. Nous offrons à l’islamisme une assurance-vie : nos enfants.
Nous pensons comme Nicolas Sarkozy que l’instituteur de l’école de la République ne pourra jamais remplacer l’imam frérosalafiste « dans la transmission des valeurs et dans la différence entre le bien et le mal ». On le voit désormais dans les salles de cours : les instituteurs sont débordés devant nos enfants, qui, armés idéologiquement par nos imams frérosalafistes, ne peuvent plus enseigner tranquillement la laïcité, la liberté de conscience, la liberté d’expression, l’égalité homme-femme, la théorie de Darwin, la sexualité, la Shoah, l’histoire de la colonisation, etc. Et si un enseignant veut jouer les gros bras ou faire son « héros tranquille », nous nous organisons en meute sur les réseaux sociaux pour le faire taire et pour donner l’exemple. La République n’aura jamais raison de nos enfants. Nos enfants auront raison, si Dieu le veut, de la République. Les Frères musulmans nous l’ont déjà promis. Nous y travaillons ensemble d’arrache-pied, mais, de grâce, pas d’amalgame !
Les Frères musulmans mettent à notre disposition des plateformes associatives et des collectifs institutionnalisant la victimisation et consacrant la pleurniche communautaire. Nous leur sommes redevables pour cette trouvaille ô combien bénéfique et prometteuse. Ils mettent à notre disposition l’aide juridictionnelle, au cas où, ainsi que leur bataillon d’avocats et de juristes à la solde des ennemis de la République. Ils avancent, et nous derrière eux, sur deux jambes : l’entrisme par la Taqiyya, la dissimulation, et la galvanisation des troupes par la Madhlomiyya, la victimisation. Un œil de loup rivé sur le Tamkine, la domination, et un œil de crocodile versant de fausses larmes pour culpabiliser la République et lui arracher de nouveaux renoncements. Nos enfants geek savent bien mettre en scène des événements sur des plages, dans des restaurants, des magasins et même sur des carrefours routiers. Cela pour provoquer l’émotion et l’indignation et alimenter la thèse de l’islamophobie de l’État par des statistiques bidouillées pour prouver la culpabilité de la France et traîner son honneur devant l’ONU et l’UE. Nous jouons sans état d’âme le jeu du CCIF, de sa redoutable plateforme « L.E.S Musulmans », de Barakacity & Co, mais, de grâce, pas d’amalgame !
Quand ces officines islamistes désignent une cible, mènent un djihad judiciaire contre une personnalité publique, un journaliste, un enseignant, et lancent une fatwa mortifère en islamophobie, nous nous acharnons sur cette cible telle une meute et nous la lynchons sur les réseaux sociaux jusqu’à ce qu’elle rende gorge. Nous créons l’écosystème de haine qui, in fine, favorisera tôt ou tard le passage à l’acte par de petites mains manipulables à distance. Quand cette cible est présentée par les leaders de l’islam politique comme étant « l’ennemi de l’intérieur », l’apostat à tuer au moins socialement, nous savons exclure le paria, hanter son existence, l’accabler de rumeurs, tenter d’exploser sa famille et de le séparer de ses enfants. Nous lui refusons tout. Il n’est plus invité à nos fêtes. Nous savons le pousser à raser les murs, à déménager et s’effacer pour toujours. Nous le faisons pour rendre service à notre religion qui condamne l’apostat à la mort, mais, de grâce, pas d’amalgame !
Nous sommes indéniablement de mèche avec les frérosalafistes depuis presque quarante ans. On peut le constater facilement si l’on regarde, par exemple, le nombre croissant des inscrits dans les établissements de l’enseignement privé dit « musulman », avec ou sans contrat d’association avec l’État, et le rythme effréné de l’implantation de ces établissements dans toute la France depuis 2003. Lycée Averroès à Lille. Lycée Ibn Khaldoun à Marseille. Lycée al-Kindi à Décines. Collège Avicenne à Nice. Cela veut dire que nous, familles musulmanes, par dizaines, par centaines, par milliers, nous faisons confiance aux agents de l’islamisme international et nous adhérons explicitement ou tacitement à leur projet éducatif, mais, de grâce, pas d’amalgame !
Quand les frérosalafistes organisent des rassemblements régionaux et nationaux en y invitant des islamistes sulfureux, quand ils appellent à manifester pour soutenir le Hamas ou le Hezbollah ou pour contester la laïcité, ils ne sont jamais seuls dans la rue, dans les salles et dans les amphithéâtres. Nous sommes avec eux, parmi eux, derrière eux, à scander leurs slogans. Nos réseaux sociaux amplifient et partagent leurs discours. Nous likons leurs posts. Nous relayons leur propagande, mais, de grâce, pas d’amalgame !
Quand un imam frérosalafiste déroule un prêche politique de vendredi aux relents antisémites, homophobes, misogynes, anti-Occident, anti-France, anti-République, anti-laïcité, liberticides, nous restons quand même assis dans les rangs et inactifs. Nous ne manifestons à son égard aucun désaccord, ni en privé ni en public. Nous n’avons jamais interrompu un prêche radical de cette nature que l’on soit un vendredi ou un jour du week-end. Nous n’avons presque jamais expulsé un imam de nos mosquées car frérosalafiste. Nous ne quittons jamais l’assemblée des fidèles et nous ne demandons à personne de se joindre à nous. Nous ne disons mot. Nous consentons. Notre conscience serait inhibée, paraît-il, par notre adhésion passive à leurs discours de haine et de rupture. Ils sont nos imams, nos guides, mais, de grâce, pas d’amalgame !
Quand l’un parmi nous est souffrant, malade, nous sollicitons leurs toubibs, experts de la « médecine prophétique » qui serait plus efficace que la médecine conventionnelle. Quand nous décidons de marquer sur la chair de nos garçonnets l’appartenance à notre communauté de foi et de loi, nous sollicitons leurs médecins-circonciseurs qui savent couper les prépuces. Ils savent aussi nous délivrer des attestations pour faire rembourser l’acte de la circoncision par la Caisse primaire d’assurance maladie. Ils font passer l’acte de la circoncision pour une correction de phimosis pathologique et ça passe. Quand l’un de nos proches décède, nous courons vers eux pour qu’ils prennent en charge le corps du défunt. Nous sollicitons leur aide pour trouver une place dans un « carré musulman » qu’ils ont obtenu sous la pression communautaire exercée sur des élus peu enclins à respecter la loi du 14 novembre 1881 qui avait mis fin au régime des cimetières confessionnels. Si aucune place n’est disponible, il n’est pas question d’enterrer le corps au milieu des mécréants. Nous payons leurs agences pour rapatrier le corps en terre d’islam. Ce faisant, nous sommes fidèles à leur idéologie moyenâgeuse de ségrégation de l’espace mortuaire, des cimetières, entre musulmans et mécréants. Nous considérons nos défunts meilleurs que les défunts des autres religions et que les défunts sans religion. Nous travaillons la partition islamiste silencieuse de la France du berceau jusqu’à la tombe. Nous les aidons à transformer et « halaliser » le paysage urbain et pousser, directement ou indirectement, certaines populations indésirables, notamment de confession juive, à quitter des quartiers définitivement, à l’exode, mais, de grâce, pas d’amalgame !
En somme, si les islamistes sont le sujet, si leur idéologie est le verbe du sujet, nous sommes le complément d’objet direct. Ils sont le cerveau de notre communauté de foi et de loi et nous en sommes les mains et les pieds. Ils sont le microprocesseur de notre programme global et nous en sommes les écrans d’affichage et les imprimantes. Ils sont le moteur de notre engin de chantier communautaire et nous en sommes la carrosserie et les roues. Ils sont les noyaux des cellules islamistes actives ou en veille et nous en sommes le cytoplasme. Ils conçoivent les murs et nous les construisons. Nous adoptons leur vision, leurs idées, leur mode de vie. Nous portons leurs étendards vestimentaires. Nous finançons leurs structures. Nous défendons leurs causes. Nous crions à la face du monde : « de grâce, pas d’amalgame ! », mais l’amalgame, à vrai dire, c’est nous-mêmes qui le créons, qui l’entretenons au quotidien. Les frérosalafistes rythment notre vie, notre existence, depuis bien avant notre naissance jusqu’à bien après notre mort. Sans nous, ils ne sont rien. L’inverse est vrai aussi. Ils rêvent d’un califat islamique mondial. Nous incarnons individuellement et collectivement plus que son esprit. À force d’adhérer, par petites doses, à leur vision politique de l’islam, nous avons développé une aptitude psychologique à l’admettre comme seule vision possible et à nous y résoudre dans la soumission totale… Ainsi parla ce « nous » communautariste, séparatiste.
Après la décapitation du professeur Samuel Paty, paix à son âme, parce qu’il a refusé d’inscrire son acte éducatif libre dans la « logique » des renoncements de la République à son idéal, et dans la suite des abdications répétées de l’État face à l’islam politique, la frange la plus engagée sur le terrain religieux, la plus revendicative aussi parmi les Français de confession musulmane, qui se dit « victime » d’amalgames, a encore frappé et fait parler d’elle avec l’aide de médias habitués à lui rendre service après de tels drames. Le présent parti pris met le « pas d’amalgame » à nu, face à ses responsabilités historiques. L’islamisme n’est debout que parce que cette frange lui sert, depuis quarante ans, les vitamines et les protéines nécessaires à sa croissance et lui assure le besoin calorique journalier pour sa vitalité et son énergie.
La France n’attend plus de cette frange irresponsable un quelconque discours victimaire après chaque attentat. On en a marre de cette inversion accusatoire. La France doit exiger d’elle, par la force de la loi si besoin est, une adhésion pleine et une loyauté entière et authentique aux principes de la République, à sa Constitution, à ses lois, à sa laïcité, à sa modernité, à son modèle de civilisation et à son héritage des Lumières. Il appartient librement à cette frange musulmane de rejoindre, ou pas, et sans condition aucune, la communauté nationale, une et indivisible, en se désolidarisant définitivement de l’islam politique, de son projet et de ses acteurs, sans ambiguïté, sans double-discours dans les paroles comme dans les actes. Autrement, cette frange musulmane se condamne elle-même et s’exclut de fait du corps de la nation. Peut-être préférerait-elle le statut honteux de cinquième colonne, d’ennemis de l’intérieur, qui minent la République et ruinent son âme ? Il est minuit moins deux. L’heure du choix a sonné. C’est un choix à assumer pleinement, juridiquement, le moment venu et ce moment viendra. Puisse la sagesse guider cette frange musulmane pour rentrer, individuellement, au bercail de la laïcité, de la citoyenneté, de la liberté.