Le vendredi 3 octobre 1980, une bombe de forte puissance explose devant la synagogue de la rue Copernic à Paris. L’attentat tue 4 personnes et fait une quarantaine de blessés. 40 ans après, le principal suspect n’a toujours pas été jugé.
Ce vendredi 3 octobre 1980, 18h38, c’est soir du shabbat et jour de la fête juive de Sim’hat Torah à la synagogue de la rue Copernic, à Paris, dans le XVIe arrondissement. Une bombe de forte puissance explose devant l’édifice qui abrite plus de 200 personnes, car 5 enfants, 2 filles et 3 garçons, célèbrent aussi leur Bat-Mitzvah et leur Bar-Mitzvah.
Sous la violence de la déflagration, une des portes de la synagogue est soufflée, la grande verrière du plafond de la synagogue vole en éclats et ravage une partie de la rue. Sur 150 mètres à la ronde, de nombreux bâtiments et devantures de magasin sont fortement endommagés ; des voitures garées dans la rue brûlent, projetées sur la chaussée. Le bilan humain est terrible. Quatre personnes sont tuées dans l’attentat : Jean-Michel Barbé, Philippe Bouissou, Hilario Lopez Fernandez, Aliza Shagrir. On décompte aussi 46 blessés, et plus de 250 personnes victimes de dégâts matériel.
L’explosion, la première à avoir frappé mortellement la communauté juive en France depuis les heures noires de la Seconde Guerre mondiale, aurait toutefois été beaucoup plus meurtrière, si elle s’était produite quelques instants plus tard, à la sortie des fidèles.
Les mots malheureux de Raymond Barre
« Cet attentat odieux voulait frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic », réagit sur TF1 le 3 octobre le Premier ministre, Raymond Barre. Un propos désastreux qui en rajoute au choc et que son intervention, le 8 octobre suivant, à l’Assemblée nationale, assurant ses « compatriotes juifs » de la « sympathie de l’ensemble de la nation », n’effacera pas des mémoires.
On parle souvent de la résurgence récente de l’antisémitisme, et il est bon de se souvenir de ces propos, preuve de l’ancrage profond de l’antisémitisme dans la société française : un bon bourgeois qui a vécu la guerre et ne peut ignorer la Shoah, en est complètement imprégné!
Je m’en souvient très bien car, quelques jours auparavant j’avais fait un film à la synagogue, ou un de mes collègues et amis mariez son fils !
La communauté était présente à la manifestation qui eut lieu quelque temps après, mais aussi beaucoup, beaucoup de monde nous ont rejoint et j’ai fait ce jour-là une rencontre auquel je ne m’attendais pas, des clients avec leurs enfants, surpris et en même temps heureux que je soit dans le cortège, nous n’avions jamais échanger auparavant sur ma judéité, voilà une rencontre que je ne n’aurais jamais cru possible avant, car j’étais discret, bien que nous étions nombreux à l’époque dans l’entreprise (136 rue de Rennes)