Bds France Montpellier a été condamné mercredi 9 septembre 2020 par le tribunal judiciaire (autrefois appelé Tribunal de Grande Instance). La même juge avait relaxé l’organisation lors des deux procès précédents le 16 octobre 2019 et le 3 juin 2020. Explications par le Crif Languedoc-Roussillon.
Depuis des années, Bds Montpellier occupe la place de La Comédie (place principale de Montpellier) tous les samedis, malgré l’interdiction d’occuper ce domaine public promulguée par le Maire sortant Philippe Saurel. Un barnum y est installé avec de multiples panneaux et documents violents de propagande contre Israël ; les passants sont harangués au porte-voix. Le Crif Régional y est cité régulièrement comme source de leur « entrave à la liberté d’expression ». Plusieurs procès verbaux (PV) ont été dressés depuis quelques mois.
Pour quels motifs le BDS a-t-il été condamné ?
La législation actuelle n’a pas permis une condamnation sur le fonds à savoir : antisionisme obsessionnel, forme actuelle d’antisémitisme, appel au boycott ou pour appel à la haine avec stigmatisation des citoyens juifs du fait de leur appartenance à un groupe religieux. Seuls des PV ont été dressés avec récemment le démontage de leur stand par la police nationale ou la gendarmerie.
Dans le cas présent, Bds a été condamné pour des motifs parallèles mais condamnables : « embarras de la voie publique et entrave à la circulation par divers matériaux ». Le signal donné par cette condamnation est très important.
Quelle peine est encourue ?
La condamnation porte sur la confiscation de leur stand et de leur matériel, le paiement d’une amende de 150€ ainsi que le paiement des frais de justice. Ils ont annoncé qu’ils feront appel.
Après plusieurs amendes et une vingtaine d’auditions libres, suite à des plaintes, c’est la première fois que le tribunal les sanctionne ainsi. Par ailleurs, si plusieurs condamnations du même ordre sont édictées, l’affaire pourra être judiciarisée, avec des conséquences bien plus lourdes.
Pourquoi cette fois ont-ils bien été condamnés, et non relaxés ?
Cette condamnation est un précédent important puisqu’elle marque un tournant et montre que le message sur la dangerosité de ce mouvement passe enfin.
Le préfet Jacques Witkowski, nommé à Montpellier en 2019, a montré plusieurs fois sa détermination pour faire appliquer la loi. Il l’a fait avec efficacité, enchainant amendes (135€ par personne sur le stand la semaine dernière) et démontage du stand. Par ailleurs cela montre que le nouveau Procureur de la République, comme les forces de l’ordre (police et gendarmerie) ont également pris conscience des objectifs réels de BDS et de l’impact des propagandes de BDS sur l’antisémitisme.
Jusqu’à l’an passé, ces militants étaient considérés comme des soixante-huitards un peu folkloriques, gênants mais inoffensifs. Il faut dire que BDS a renforcé ses attaques en interpelant le Crif directement ou par voie de presse, en mettant nos photos sur leurs réseaux sociaux etc.
Avancée dans le traitement des manifestations de haine d’Israël
Cette condamnation est une avancée incontestable dont on peut se réjouir, d’autant que le même juge avait prononcé deux fois la relaxe en octobre 2019 et Juin 2020. C’est un coup psychologique pour BDS et le signe d’une meilleure information des décideurs sur ce groupe, avec la prise de conscience sur sa dangerosité. C’est aussi une sanction qui montre enfin la volonté de ne pas laisser la rue aux cris de haine et à la délégitimisation d’Israël qui en résulte. La gravité des appels permanents au boycott et la violence des slogans fait des juifs de Montpellier « soutiens d’Israël » des cibles pour des esprits manipulés.
Source crif