Mardi 29 septembre, les avocats des parties civiles, après la pause qu’ils avaient respectée pour Yom Kippour, apprennent les propos antisémites tenus par une avocate de la défense.
Ce mardi, au vingtième jour du procès, l’audience s’est d’abord ouverte avec fracas. Plusieurs avocats de victimes de l’Hyper Cacher, qui avaient déserté le procès hier pour célébrer la fête religieuse Yom Kippour, ont appris qu’en leur absence, l’avocate du principal accusé, Me Coutant-Peyre, avait demandé qu’ils ne reviennent pas sans avoir « fait un test Covid ». La célèbre avocate s’était crue spirituelle en faisant un parallèle avec le fameux rassemblement évangéliste, prétendument à l’origine de l’épidémie de coronavirus l’an dernier. Il suffit de lire sa bio pour comprendre que les juifs ne sont pas vraiment ses meilleurs potes. Elle a compté parmi ses clients les plus puants Youssouf Fofana, le père de Mohamed Merah, Dieudonné et sa compagne.
« Je vous avoue franchement : je n’ai pas fait le test. Et je n’accepterai pas que l’on stigmatise la communauté juive à cette audience », tonne Me Axel Metzker. Un autre avocat de parties civiles enchaîne : « Beaucoup sont tombés de l’armoire, est-ce qu’il est possible d’avoir ces propos devant une cour d’assises ? » Il parle d’une « ignominie » de la part de sa consœur, qu’il hésite presque à appeler encore consœur. « Les choses ne peuvent pas se passer comme ça, monsieur le président ! », s’exclame-t-il.
Le président, Régis de Jorna, qui n’a pas relevé l’incident hier, rappelle aujourd’hui de son fauteuil le principe fondamental de la « libre expression d’un avocat, mais l’avocat doit savoir respecter dignité, honneur, délicatesse ». Un avocat de parties civiles attaque Me Christian Saint-Palais, en tant que président de l’association des avocats pénalistes. Me Saint-Palais, actuellement sur les bancs de la défense, est indigné par « cette accusation d’antisémitisme » particulièrement « vexatoire ». Les robes noires se rassoient. Et le président appelle la première enquêtrice jour. On entend sa voix sans la voir, derrière le voile blanc d’un grand écran.
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