Un portrait du peintre Gérard Garouste et une plongée intime dans son œuvre. Auteur de plus de six cents toiles, dont des séries consacrées à « La divine comédie », « Don Quichotte » ou « Faust », Gérard Garouste s’impose comme un des artistes français majeurs de la scène internationale.
Auteur de plus de six cents toiles, dont des séries consacrées à La divine comédie, Don Quichotte ou Faust, Gérard Garouste s’impose comme un des artistes français majeurs de la scène internationale. Son œuvre puise dans la littérature puis, progressivement, dans les grands thèmes liés à l’histoire et aux mythes, mais aussi dans ses tourments intérieurs – il a effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique.
Quant à sa quête, ardente, elle l’a mené de son enfance dans un pavillon de banlieue, dominée par un père marchand de meubles antisémite, ayant spolié des biens juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, à sa conversion, adulte, au judaïsme, auprès d’Élisabeth, sa femme, rencontrée en 1964 au lycée.
Depuis plusieurs années, le peintre explore la philosophie, les traditions et les textes hébraïques : une réflexion qui nourrit des toiles immenses. Chaque vendredi, il poursuit, avec le rabbin et philosophe Marc-Alain Ouaknin, une lecture érudite du Talmud dont il tire sujets et motifs pour ses tableaux. Aujourd’hui, Gérard Garouste se partage entre la peinture, l’étude et son engagement pour l’association La Source, qu’il a fondée il y a plus de vingt ans, et qui invite des enfants cabossés par la vie à la résilience par la pratique artistique. « L’art, pour l’enfant que j’ai été, a ouvert un chemin vers le rêve. Si bien que, pour moi, l’utopie, l’art de rêver, est la première des choses à permettre à un enfant. »
« Mes mains, mon identité »
Emmené par l’artiste lui-même – lequel conçoit son œuvre comme « un roman dont chaque tableau serait un mot » –, ce film retrace son parcours, émaillé de basculements et de ruptures, et plonge au cœur de son processus de création. « Mes mains, affirme-t-il, ont été mon identité. » Éclairé par les témoignages d’Élisabeth, sa femme, et de son ami d’enfance Philippe Starck, qui le voit comme un « loup-garou« , un portrait attachant, entre éclats de rire et gravité, en même temps qu’une traversée d’un demi-siècle de sa production artistique.