Le premier vol commercial direct entre Israël et les Emirats arabes unis a décollé lundi en fin de matinée à l’aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv.
Une délégation israélo-américaine emmenée par le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, s’est envolée lundi de Tel-Aviv en direction d’Abou Dhabi sur les ailes du « premier vol commercial direct » entre l’Etat hébreu et les Emirats arabes unis, nouveaux partenaires affichés du Moyen-Orient.
« C’est un vol historique et nous espérons qu’il soit aussi le début d’un périple encore plus historique pour le Moyen-Orient et au-delà », a déclaré Jared Kushner sur le tarmac de l’aéroport Ben Gourion, décoré de drapeaux américains et israéliens et rythmé d’une musique orientalisante.
Le Boeing 737 a quitté le sol israélien vers 11h22 et doit arriver en après-midi à Abou Dhabi. Outre Jared Kushner, le conseiller à la sécurité nationale Robert O’Brien et le responsable du dossier iranien Brian Hook voyagent sur le vol LY971 – nombre du code téléphonique international des Emirats – de la compagnie EL AL, au cockpit décoré des mots « peace, salam et shalom ».
A leur arrivée, les délégations américaine et israélienne rencontreront des responsables émiratis pour deux jours de discussions sur la sécurité, le commerce, la coopération scientifique, le tourisme et les procédures de visa pour les futurs voyageurs entre les deux nouveaux partenaires qui cherchent d’ailleurs à élargir leur famille.
Une normalisation des relations
Les Emirats arabes unis et Israël ont annoncé le 13 août un accord pour normaliser leurs relations, officieuses depuis des années, les Emirats devenant ainsi le premier pays du Golfe à changer le statut de sa relation avec Israël, et le troisième du monde arabe, après l’Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994.
Contrairement à ces deux pays, les Emirats n’ont jamais mené de guerre contre Israël. Et contrairement à ces deux pays, les analystes israéliens se plaisent à évoquer des relations « chaudes » avec à la clé des échanges commerciaux, et non seulement une paix «froide» tissée de coordination sécuritaire sans grands investissements.
Depuis l’annonce de l’accord, parrainé par les Etats-Unis, Israël et les Emirats ont multiplié les échanges téléphoniques entre ministres et Abou Dhabi a abrogé ce weekend une loi vieille de 48 ans sur le boycott d’Israël.
Au printemps, un vol cargo officiel du transporteur émirati Etihad s’était posé à l’aéroport Ben Gourion avec du matériel pour aider les Palestiniens à affronter la pandémie. La direction palestinienne, qui fustige aujourd’hui les fiançailles Israël/Emirats, avait d’ailleurs refusé cette aide affirmant qu’elle avait été coordonné avec l’Etat hébreu et non avec eux.