L’ensemble de la classe politique du pays a condamné les agissements, alors que de nombreuses manifestations sont organisées. Deux suspects ont été arrêtés.
Pour le Premier ministre Benyamin Netanyahou, « c’est un crime contre l’humanité ». « J’essaye de comprendre et je n’y arrive pas », a réagi de son côté le ministre de la Défense Benny Gantz : une vague d’indignation secoue vendredi Israël après le viol d’une adolescente de 16 ans par un groupe d’une trentaine d’hommes dans un hôtel de la ville balnéaire d’Eilat.
Les faits se seraient produits le vendredi 14 août. Selon une chaîne de télévision locale, l’adolescente s’était rendue à Eilat avec une amie, pour y passer quelques jours. Sur place, elles auraient rencontré un groupe de connaissances de cette amie. L’occasion pour elles de sortir prendre un verre. Ce serait à leur retour à l’hôtel que le viol aurait eu lieu.
Selon la presse locale, les agresseurs ont fait la queue devant la porte d’une chambre d’hôtel où se trouvait la jeune fille mineure, 16 ans, en état d’ébriété. L’amie de la victime aurait tenté de s’interposer, sans y parvenir. L’adolescente a déposé plainte la semaine dernière pour un viol collectif par trente hommes, a indiqué le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld. « Deux suspects ont été arrêtés en lien avec un incident sous enquête et impliquant une adolescente de 16 ans dans une ville du sud du pays », a-t-il ajouté.
En effet, un suspect a été arrêté. Une vidéo de l’agression aurait été retrouvée dans son téléphone. Interrogé, l’homme a nié la contrainte et a affirmé que la victime était consentante, appelant les hommes les uns après les autres dans sa chambre. Une enquête est toujours en cours afin de découvrir l’identité des agresseurs et la chronologie des faits.
Vague d’indignation
Dans la classe politique israélienne, des condamnations se sont multipliées depuis jeudi. « C’est choquant, il n’y a pas d’autre mot ! Ce n’est pas seulement un crime contre une jeune fille, c’est un crime contre l’humanité elle-même qui mérite toute notre condamnation », a commenté le Premier ministre Benyamin Netanyahou qui a appelé à ce que « les responsables soient traduits en justice ».
Le président israélien Reuven Rivlin a écrit sur les médias sociaux une lettre à la « jeunesse » pour dénoncer « les horreurs rapportées du viol collectif à Eilat » : « Les agressions sexuelles, le viol, l’exploitation sexuelle, les violences sexuelles sont des taches indélébiles […] qui nous détruisent comme société et nous rendent misérables ».
« Depuis hier (mercredi) après-midi, j’ai essayé, et n’ai pas réussi, à comprendre : qu’est-ce qu’un homme qui se tient dans une file d’attente bondée avec des dizaines d’autres, devant une chambre où une jeune fille désorientée est allongée, essaie de prouver ? » a déclaré dans un tweet Benny Gantz, ministre de la Défense.
Dès jeudi soir, des manifestations spontanées ont eu lieu dans différentes villes comme Tel-Aviv et Jérusalem en soutien à la jeune fille et pour condamner les violences sexuelles infligées aux femmes.