Le 18 août 1944, le camp de Drancy fermait ses portes en libérant ses derniers prisonniers. Ceux qui n’en sont pas revenus ont, eux, laissé derrière eux des noms sur les murs.
Dernières traces laissées par des hommes et des femmes avant leur départ pour les camps d’extermination, les graffitis découverts à la cité de la Muette, qui fut de 1941 à 1944 le principal camp d’internement et de transit des Juifs de France, sont des documents exceptionnellement tragiques, conservés aux Archives nationales, dans le nouveau centre de Pierrefitte-sur-Seine.
Caroline Piketty, conservateur en chef du patrimoine, archiviste de la mission sur la spoliation des Juifs de France, dite mission Mattéoli, présente ici des sources complémentaires et des témoignages recueillis par les personnes en quête de traces sur leurs parents spoliés et déportés. Mélanie Curdy, restauratrice de peintures, diplômée de l’Institut national du patrimoine, évoquera les problèmes de conservation et de restauration des graffitis du camp de Drancy, inscriptions faites au crayon à papier ou gravées à la main.
Annette Wieviorka, directrice de recherches au CNRS, auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire et la mémoire de la Shoah, dont, en collaboration avec Michel Laffitte, A l’intérieur du camp de Drancy, retrace ici l’importance de ce camp où a transité la majeure partie des Juifs persécutés.