L’arbre planté en 2010 a été vandalisé dans la nuit de samedi à dimanche. Pour le moment, rien ne permet d’établir les motivations de l’acte. Une plainte devrait être déposée.
La traditionnelle journée « In Giru a l’Arburu« , dédiée à la mémoire de la Shoah et contre l’antisémitisme, a pris cette année une nouvelle tournure suite à un acte de vandalisme. Le marronnier de Pianellu (Haute-Corse), planté en 2010 en mémoire d’Anne Franck et lieu des commémorations a été dégradé dans la nuit de samedi à dimanche.
Toute l’écorce sur la partie inférieure a été épluchée, menaçant potentiellement la survie de l’arbre. Le sous-préfet de Corte, Ronan Leaustic, s’est rendu sur place pour constater les dégâts. « Notre présence est utile pour rappeler la mémoire, la transmission qui est toute aussi nécessaire aujourd’hui qu’hier, a-t-il notamment déclaré. Car si des actes de cette nature sont toujours présents, c’est qu’il y a encore un gros travail à mener pour éveiller les consciences. »
C’était l’émoi dans tout le village. Le président de l’association syndicale libre, qui a planté l’arbre en 2010, a décidé de porter plainte. « C’est le minimum à faire. Cet arbre a un sens. Il est un symbole fort de la lutte contre l’antisémitisme. »
De son côté, le maire de Pianellu étudie toutes les possibilités juridiques pour intervenir. « L’arbre est planté sur un terrain privé. On ne sait pas pour le moment si on pourra porter plainte. Mais on fera tout ce qui est en notre pouvoir pour que ces actes et ses auteurs soient condamnés. Ça peut être de l’antisémitisme ou de la bêtise à l’état pur. »
Un acte antisémite
Ce marronnier, offert au village de Pianellu par le Musée Maison d’Anne Franck d’Amsterdam en 2010, a été bouturé à partir de l’arbre que la jeune fille juive voyait depuis l’appartement clandestin où elle était cachée de 1942 à 1944. L’adolescente de 15 ans est morte en 1945 au camp de concentration de Bergen-Belsen.
Si les organisateurs estiment que cette dégradation était motivée par l’antisémitisme, aucun élément ne permet encore d’établir les causes et circonstances exactes de cet acte de vandalisme. Une plainte doit être déposée, et une enquête devrait être ouverte.
Un acte abject, comme il en existe régulièrement, mais c’est toujours un de trop !