La pandémie de coronavirus a provoqué un vague des plus inquiétantes dans le monde : une déferlante d’antisémitisme s’est déversée partout. Depuis le mois de mars, une cinquantaine de plaintes pour des actes et propos antisémites en France ont notamment été déposées. Une hausse loin d’être rassurante constatée dans plusieurs pays, dont l’Allemagne.
L’antisémitisme est un virus contagieux
“L’antisémitisme est un virus contagieux. Il y a des liens directs entre l’actuelle propagation du coronavirus et celle de l’antisémitisme” : voici ce qu’avait déclamé Félix Klein, commissaire du gouvernement allemand chargé de l’antisémitisme, au mois d’avril dernier lorsqu’il alertait sur la montée en puissance des actes et propos antisémites en Allemagne. A la fin du mois de juillet, ce fut au tour de Josef Shuster, président du Conseil central des juifs en Allemagne d’avertir sur l’abondance de théories du complot sur les réseaux sociaux affirmant que les juifs sont responsables de la propagation du coronavirus.
Ces dernières années, l’antisémitisme a effectivement dangereusement augmenté en Allemagne : une augmentation d’environ 20 % a été enregistrée en 2018. “Nous avons deux indicateurs pour mesurer l’antisémitisme : d’une part, le nombre de crimes commis contre les juifs, d’autre part, des études pour déterminer ce que les gens pensent des différents groupes ethniques. Les deux indicateurs ont augmenté avant même la pandémie. Nous n’avons pas les chiffres pour 2020, mais je pense qu’ils vont augmenter, le coronavirus n’a vraiment pas aidé”, a expliqué Uffa Jensen, professeur et membre du Centre de recherche sur l’antisémitisme à Berlin.
Résurgence d’un très ancien antisémitisme en France
Malheureusement, l’Allemagne n’est pas l’unique pays touché par cette hausse de l’antisémitisme. En effet, dans son rapport annuel, publié en avril dernier, le Centre Kantor de l’université de Tel-Aviv a rapporté 456 actes de violences antisémites dans le monde en 2019. Il s’agit d’une augmentation de 18 %. Si les données concernant l’année 2020 n’ont pas encore été publiées, les spécialistes ont tout de même souligné que la pandémie de coronavirus a provoqué une déferlante d’antisémitisme à travers la planète.
Messages, caricatures, vidéos, cyberattaques… depuis le début du coronavirus, les réseaux sociaux sont devenus le nid de théories du complot et d’un très ancien antisémitisme en France, accusant notamment les juifs d’être responsables du virus. Au sein de l’Hexagone, ce sont notamment Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, et son mari Yves Lévy, professeur immunologiste, qui ont été ciblés. Ils ont été critiqués pour leur gestion de la crise et tenus pour responsables de la propagation du Covid-19, notamment par des partisans du professeur Raoult. Par ailleurs, à la fin du mois de mars, le site Conspiracy Watch avait partagé un tweet jugé antisémite : “Pendant que Buzyn refusait de fermer les frontières, son mari Lévy empêchait Didier Raoult de publier ses résultats. Tandis que Jérôme Salomon liquidait notre stock de masques. Mais bon officiellement l’empoisonnement des puits au moment de la peste relève du mythe”, affirmait un internaute dans un tweet. D’après l’Observatoire du complotisme, cette publication “réactualise littéralement le mythe médiéval du juif empoisonneur”.
Une cinquantaine de plaintes déposées depuis le mois de mars
Depuis le mois de mars, une cinquantaine de plaintes ont été déposées par le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, comme l’a rapporté son président Sammy Ghozlan. “L’antisémitisme a surtout continué sur les réseaux sociaux. C’est quelque chose de récurrent, le juif est le bouc émissaire. On reçoit deux à trois signalements hostiles par jour, que ce soit des actes antisémites ou des messages sur les réseaux”, a affirmé ce dernier. Tal Bruttmann a précisé : “Il existe également une autre tendance, celle des militants anti-masques, anti-vaccins qui disent qu’ils sont les nouveaux juifs parce que ‘persécutés’. Et, dans les mêmes manifestations il y a également des pancartes antisémites.” Encore plus choquant : lors de manifestations en Allemagne, des militants ont été aperçus portant une étoile jaune sur le torse. “Nous avons été vraiment choqués. Il s’agit d’un signe désignant les victimes juives. Quelques groupes extrémistes ont commencé à les porter pour signifier qu’ils sont également des victimes – surtout dans les milieux d’extrême droite. C’est offensant”, s’est indigné Uffa Jensen.
Des faits tout à fait similaires ont été observés aux États-Unis : au début du mois de mai, à l’occasion d’un rassemblement anti-restrictions à Chicago, une femme a été photographiée portant une pancarte sur laquelle était inscrite la phrase “Arbeit macht frei”, autrement dit “Le travail rend libre” en français. Il s’agit en réalité du slogan inscrit à l’entrée du camp de concentration d’Auschwitz. “Ces dernières années, l’antisémitisme s’est accru aux États-Unis, même s’il n’est pas aussi prévalent qu’en France. Les incidents se sont multipliés, il ne s’agit plus vraiment d’un havre de paix pour les juifs”, a constaté Deborah Lipstadt, historienne américaine et professeure en études juives. Par ailleurs, il faut savoir que le nombre d’actes antisémites aux États-Unis a connu un bien triste record en 2019 : 2107 actes d’agression, de vandalisme et de harcèlement contre 1986 au cours de l’année 2017.
Rendre les juifs responsables de tous les maux
Dans cette vague d’antisémitisme, une nouvelle expression a même été lancée par des Américains d’extrême droite : “l’holocough”, autrement dit la contraction d’holocauste et de “cough”, “tousser” en anglais. Par la suite, un message attristant appelant à transmettre le virus aux juifs a circulé sur Telegram : “Si vous avez le virus, faites un câlin, propagez la grippe, à tous les juifs”. “L’antisémitisme a été très justement appelé la plus vieille haine du monde, c’est ‘pratique’ de rendre les juifs responsables de tous les maux. Et puis, internet a aidé à la diffusion de l’antisémitisme”, a réagi Deborah Lipstadt.
“Il y a eu plusieurs théories racistes, xénophobes et antisémites qui sont sorties. Les Asiatiques ont été tenus responsables au départ, par exemple, même si ça s’est atténué depuis. Vu qu’on a une explosion d’antisémitisme depuis une vingtaine d’années, il y a un enracinement lié aux réseaux sociaux. Donc ce n’est pas étonnant que l’antisémitisme resurgisse à chaque fois qu’il y a un problème. Dans une pandémie, il y a tous les ingrédients de l’antisémitisme : dire que les juifs contrôlent le lobby pharmaceutique, qu’il y a un complot mondial et qu’ils sont responsables de l’origine de la maladie, comme pour la peste”, a expliqué Tal Brutmann.
Bonjour, c’est vrai, mais les états ne font rien pour contrer cette saloperie, les saloparts sont arrêter et après, deux ou trois jours, ils sont libre de cracher leur venin, alors qu’ils devraient être en prison pour le restant de leur vie. Cela ne m’enchante pas d’être obligé de foutre le camps, j’aimerais que nos élites arrêtent de cirer les pompes aux politiques.