Placé sous le contrôle du CSA, l’Observatoire de la haine en ligne réunit des personnes et des organisations issues de divers horizons afin d’analyser et de quantifier ce phénomène.
Le 18 juin dernier, le Conseil constitutionnel a porté un coup sévère à la loi Avia contre la haine en ligne. Les sages ont en effet estimé qu’elle portait un coup sévère à la liberté d’expression et de communication. Une grande partie du texte, qui avait été voté le mois précédent, a donc été censuré.
Dans leur délibéré, les juges ont notamment critiqué le délai de suppression des contenus imposé aux plateformes : 24 heures, voire une heure pour les publications à caractère pédopornographique ou terroriste. Un timing presque intenable qui pourrait « inciter les opérateurs de plateforme en ligne à retirer des contenus qui leur sont signalés, qu’ils soient ou non manifestement illicites ».
Facebook, TikTok et Twitter font notamment partie de l’Observatoire
En conséquence, la loi Avia a bel et bien été promulguée mais il ne subsiste que son volet préventif. C’est justement dans ce cadre que s’inscrit le lancement hier de l’Observatoire de la haine en ligne. Placé sous l’égide du CSA, sa mission « est d’analyser et de quantifier le phénomène de haine en ligne, d’en améliorer la compréhension des ressorts et des dynamiques, de favoriser le partage d’information et le retour d’expérience entre les parties prenantes », précise l’autorité administrative dans une communiqué.
La nouvelle instance rassemble en son sein plusieurs groupes de travail. On retrouve ainsi le Collège des opérateurs qui comprendra des entreprises et organisations comme Dailymotion, Facebook, Google, LinkedIn, Microsoft, Qwant, Snapchat, TikTok, Twitch, Twitter, Wikimédia France et Yubo.
Un collège associatif permet de réunir des acteurs de la lutte contre le racisme, l’homophobie et l’antisémitisme : CRIF, SOS Racisme et SOS Homophobie pour n’en citer que quelques uns. On retrouve aussi des associations de défense des droits et des libertés sur Internet telle que la Quadrature du Net.
Enfin, les administrations et leurs représentants seront également présents, tout comme les chercheurs et le monde universitaire. À terme, cette instance pourrait en tout cas permettre de mieux appréhender et quantifier le concept de la haine en ligne, dont la définition est parfois jugée un peu floue.