Rafi Eitan fut l’un des agents des services secrets d’Israël. Pour le Mossad, Rafi Eitan dirigea notamment le commando qui, en 1960 en Argentine, enleva le nazi, Adolf Eichmann.
L’espion israélien, Rafi Eitan, est une véritable star mondiale lorsqu’en 2019, il meurt à Tel Aviv à l’âge de 92 ans. Sa notoriété et, en Israël, sa stature de héros national, le chef du commando du Mossad les a acquises en 1960 ; quand, dans des conditions rocambolesques et à hauts risques, Il a dirigé le commando qui a enlevé en Argentine le nazi Adolf Eichmann pour le livrer à la justice israélienne.
Mais la capture d’Eichmann n’est qu’un épisode de sa longue carrière, commencée dès sa jeunesse dans la Haganah et dans les combats contre l’armée britannique. Des missions toujours audacieuses et dangereuses au service d’Israël. Plusieurs centaines dit-on.
Biographie de Rafi Eitan
Né en 1926, Rafi Eitan rejoint très tôt la Haganah, organisation paramilitaire sioniste qui s’était donné pour mission de défendre les communautés juives des attaques arabes. Membre d’un commando d’élite dirigé par Yitzhak Rabin, il se fait remarquer alors qu’après avoir rampé dans les égouts de Haïfa – ce qui lui vaudra le surnom de « Rafi le puant » –, il parvient à faire sauter une station radar britannique sur le mont Carmel.
En 1951, il prend la tête des opérations du Mossad et réussit à capturer et exfiltrer Adolf Eichmann, logisticien de la « solution finale », caché en Argentine. Rafi Eitan quittera les services secrets israéliens en 1971 mais restera un héros national jusqu’à ce que son nom soit, dans les années 1980, mêlé à l’affaire Pollard, du nom d’un agent agissant aux Etats-Unis pour le profit d’Israël – lequel a d’ailleurs inspiré à Eric Rochant un personnage de son film Les Patriotes. A la fin de sa vie, il faut l’entendre déclarer, dans une précieuse archive : « Je suis une relique archéologique. J’appartiens à une génération qui a permis à cet Etat d’exister. Une génération où il y avait de la loyauté, et la volonté de se sacrifier pour le bénéfice de tous. »
A travers son portrait, c’est l’histoire d’un pays qui se donne à entendre et à comprendre. « Mélange de patriotisme et de cynisme, à la fois stratège et homme d’action, voire homme de main sans état d’âme », Rafi Eitan déclarait : « Le travail de renseignement implique une collaboration avec le crime : la morale n’a rien à voir là-dedans. » C’est la psychologie à l’œuvre qui a intéressé la journaliste : « Qu’est-ce qui fait, au fond, que quelqu’un devient espion ou espionne ? »
- Daniel Kenigsberg
- Mathieu Marie
La réalisation
- Préparation : Emmanuelle Fournier
- Mixage : Ludovic Asselot
- Réalisation : Anne-Sophie Ladonne
La musique
L’émission possède son générique original, composé par Nicolas Errèra.
- Stéphanie Duncan Productrice-Animatrice
- Anne-Sophie Ladonne Réalisatrice
- Emmanuelle Fournier Attachée de production
Sources lemonde et franceinter