Le chercheur américain David Rosenberg travaille sur le sujet depuis 2011. Avec lui, les archives départementales de la Somme et les archives nationales de France ont souhaité rendre accessible un fonds documentaire sur la spoliation économique des Juifs dans la Somme pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ce fonds, référencé AJ38, est composé de plus de 30 000 dossiers de la préfecture de la Somme transférés, probablement en 1945, à Paris au service de restitutions des biens juifs. Si une partie de ce fonds était déjà accessible sur le site Mémoire de la Somme, depuis le 24 avril, l’ensemble des 34 754 images est consultable sur des postes informatiques dans la salle de lecture des archives départementales.
Microfilms numérisés
« Sur internet, ne sont visibles que les notices descriptives sommaires, mais pas les images, puisqu’il s’agit de données sensibles relevant de la vie privée, de la religion, de l’origine raciale ou ethnique de moins de 100 ans. Pour consulter les plus de 34 000 images, il faut forcément venir en salle de lecture, précise Ludovoic Klawinski, le chef du service images et sons. C’est David Rosenberg qui est à l’initiative de ce partenariat avec les archives nationales qui conservent les originaux. Il a fait l’acquisition d’une copie sur microfilms. Il a ensuite fait numériser, à ses frais, ces microfilms et a donné l’ensemble des fichiers aux archives de la Somme pour être mis à disposition du public. »
Le chercheur a envoyé « des documents bruts » qu’il a fallu trier, vérifier, compresser et indexer. « Il a fallu assembler tous les morceaux du puzzle, ce qui s’est révélé très chronophage. » Historien et archiviste, David Rosenberg s’est retrouvé impliqué dans un travail de mémoire sur les Juifs d’Amiens déportés entre 1940 et 1944, mené par Guy Zarka, président de la communauté juive et la Ville.
L’horreur banalisée
David Rosenberg a recensé de nombreux documents issus de collections publiques ou privées. Dans ce fonds de 34 754 images, « c’est la banalité des procédés du vol bureaucratique des biens des Juifs qui impressionne le plus », estime-t-il en référence aux petites annonces dans les journaux des ventes d’immeubles appartenant à des Israélites, publiées dans le Progrès de la Somme ou le Journal d’Amiens.
Ce fut le cas pour la famille Weiller, qui habitait rue Laurendeau à Henriville et propriétaire de plusieurs immeubles. Lors de la rafle en janvier 1944, le père et le fils ont été transférés au camp de Drancy, puis déportés à Auschwitz, où ils mourront. Le sort de la mère, transférée à l’hôpital, reste un mystère.
Les archives départementales rouvrent le 15 juin
Après trois mois de fermeture, la salle de lecture va accueillir à nouveau des usagers à partir du lundi 15 juin, « mais de façon partielle. » Elle ne sera ouverte que le lundi et le jeudi. Le nombre de lecteurs, qui devront porter un masque, est limité à huit. « Afin de limiter les zones de contact dans la salle de lecture, les usuels sont inaccessibles et le nombre d’ordinateurs mis à disposition est limité à trois. »
Renseignements au 03 60 03 49 50
Source courrier-picard
Le chercheur américain David Rosenberg travaille sur le sujet depuis 2011. Avec lui, les archives départementales de la Somme et les archives nationales de France ont souhaité rendre accessible un fonds documentaire sur la spoliation économique des Juifs dans la Somme pendant la Seconde Guerre mondiale.
Microfilms numérisés
« Sur internet, ne sont visibles que les notices descriptives sommaires, mais pas les images, puisqu’il s’agit de données sensibles relevant de la vie privée, de la religion, de l’origine raciale ou ethnique de moins de 100 ans. Pour consulter les plus de 34 000 images, il faut forcément venir en salle de lecture, précise Ludovoic Klawinski, le chef du service images et sons. C’est David Rosenberg qui est à l’initiative de ce partenariat avec les archives nationales qui conservent les originaux. Il a fait l’acquisition d’une copie sur microfilms. Il a ensuite fait numériser, à ses frais, ces microfilms et a donné l’ensemble des fichiers aux archives de la Somme pour être mis à disposition du public. »
Le chercheur a envoyé « des documents bruts » qu’il a fallu trier, vérifier, compresser et indexer. « Il a fallu assembler tous les morceaux du puzzle, ce qui s’est révélé très chronophage. » Historien et archiviste, David Rosenberg s’est retrouvé impliqué dans un travail de mémoire sur les Juifs d’Amiens déportés entre 1940 et 1944, mené par Guy Zarka, président de la communauté juive et la Ville.
L’horreur banalisée
David Rosenberg a recensé de nombreux documents issus de collections publiques ou privées. Dans ce fonds de 34 754 images, « c’est la banalité des procédés du vol bureaucratique des biens des Juifs qui impressionne le plus », estime-t-il en référence aux petites annonces dans les journaux des ventes d’immeubles appartenant à des Israélites, publiées dans le Progrès de la Somme ou le Journal d’Amiens.
Ce fut le cas pour la famille Weiller, qui habitait rue Laurendeau à Henriville et propriétaire de plusieurs immeubles. Lors de la rafle en janvier 1944, le père et le fils ont été transférés au camp de Drancy, puis déportés à Auschwitz, où ils mourront. Le sort de la mère, transférée à l’hôpital, reste un mystère.
Les archives départementales rouvrent le 15 juin
Après trois mois de fermeture, la salle de lecture va accueillir à nouveau des usagers à partir du lundi 15 juin, « mais de façon partielle. » Elle ne sera ouverte que le lundi et le jeudi. Le nombre de lecteurs, qui devront porter un masque, est limité à huit. « Afin de limiter les zones de contact dans la salle de lecture, les usuels sont inaccessibles et le nombre d’ordinateurs mis à disposition est limité à trois. »
Renseignements au 03 60 03 49 50
Source courrier-picard