Le chanteur Idir, qui fut l’un des principaux ambassadeurs de la chanson kabyle à travers le monde, est mort samedi à l’âge de 70 ans, a annoncé sa famille sur les réseaux sociaux.
« Nous avons le regret de vous annoncer le décès de notre père (à tous), Idir, le samedi 2 mai à 21h30. Repose en paix papa », indique un message publié sur la page Facebook officielle du chanteur, installé en France. La famille, n’a pas souhaité s’exprimer.
De son vrai nom Hamid Cheriet, Idir était né le 25 octobre 1949 à Aït Lahcène, près de Tizi-Ouzou, capitale de la Grande-Kabylie. Alors qu’il se destinait à être géologue, un passage en 1973 sur Radio Alger change le cours de sa vie : il remplace au pied levé la chanteuse Nouara et sa chanson en langue berbère A Vava Inouva fait le tour du monde à son insu pendant qu’il fait son service militaire.
« Au moment où il fallait, avec les chansons qu’il fallait »
« Je suis arrivé au moment où il fallait, avec les chansons qu’il fallait », racontait en 2013 à l’AFP Idir, imprégné dès son enfance par les chants qui rythmaient tous les moments de la vie quotidienne.
Il rejoint Paris en 1975 pour produire son premier album, également intitulé A Vava Inouva. Il disparaît de la scène pendant dix ans de 1981 à 1991, mais sa carrière est ensuite relancée. En 1999, il publie l’album Identités, sur lequel il chante avec Manu Chao, Dan Ar Braz, Maxime Le Forestier, Gnawa Diffusion, Zebda, Gilles Servat, Geoffrey Oryema et l’Orchestre national de Barbès. Il a également collaboré sur des duos avec pas mal de chanteurs juifs : Bruel, Goldma, Macias….
La grande voix de la Kabylie s’en va…
J’avais eu l’honneur de partager avec cet homme de paix « les larmes de leurs pères »
Ce duo et cette rencontre resteront gravés.
Au revoir Monsieur #idir pic.twitter.com/vZ5KkYLmyZ— Patrick Bruel (@PatrickBruel) May 3, 2020
En 2007, il avait publié l’album La France des couleurs, en pleine campagne pour l’élection présidentielle française marquée par des débats sur l’immigration et l’identité. En janvier 2018, il était revenu chanter à Alger pour le nouvel an berbère Yennayer après une absence de 38 ans.
Les hommages se multiplient
Les hommages se multiplient depuis l’annonce de sa disparition, saluant la mémoire de la légende de la musique kabyle. En parallèle d’une pluie d’hommages sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités ont tenu à faire leurs adieux au chanteur, à commencer par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Même mort vous laissez pas les gens en paix, les panarabistes n’ont vraiment aucune honte, on te laisse sur cette vidéo qui balaye toute tes rumeurs . https://t.co/HdXaUgsR0y pic.twitter.com/f4m4FJO2hg
— Imazighen (@_Imazighen_) May 3, 2020
Le président de l’Assemblée populaire départementale de Tizi Ouzou, région natale d’Idir, Youcef Aouchiche, a salué pour sa part un chanteur « qui continuera d’illuminer le ciel artistique algérien […] par sa musique et ses belles paroles ».
Voici quelques-uns des hommages du monde artistique et politique
Idir est mort à 70 ans https://t.co/hzXVnZ8URI via @kabyle
— KABYLE.COM (@kabyle) May 3, 2020
Idir m’a contacté un jour pour que je lui écrive une chanson. Ça a donné «lettre à ma fille». Le fait qu’il aime cette chanson et qu’il la chante à chaque concert est un des grands honneurs que j’ai eu dans ce métier. La douceur et l’humanité dans la voix de Idir nous resteront. pic.twitter.com/duPLIh9V1m
— Grand Corps Malade (@grandcorpsmalad) May 4, 2020
Tristesse encore. Hamed Cheriet, dit Idir, est mort, celui qui a éclairé tant de soirées de fêtes avec mes amis berbères, auxquels je pense en ce moment tout particulièrement. Nous sommes nombreux ce matin à fredonner avec nostalgie « A vava inouva…. » pic.twitter.com/SajdpzQo2I
— David Assouline (@dassouline) May 3, 2020
Mort à Paris du chanteur #Idir, légende de la musique kabyle #AFP https://t.co/VY3twQyaSW #Algérie pic.twitter.com/FggGPaCma0
— Guillaume Klein (@Guilhem_Klein) May 3, 2020
Avec 20minutes