Pour le candidat démocrate à la présidentielle américaine, l’ambassade « n’aurait pas dû être déplacée ». Mais, s’il était élu, « il ne la ramènerait pas à Tel-Aviv ».
Le candidat démocrate à la Maison Blanche, Joe Biden, a affirmé mercredi 29 avril qu’il maintiendrait à Jérusalem l’ambassade des Etats-Unis en Israël s’il remportait l’élection en novembre, tout en déplorant la décision de Donald Trump de la transférer depuis Tel-Aviv.
L’ancien vice-président a déclaré que l’ambassade « n’aurait pas dû être déplacée » par l’administration Trump sans que cela n’entre dans le cadre d’un accord de paix plus large au Proche-Orient. « Mais maintenant que c’est fait, je ne ramènerais pas l’ambassade à Tel-Aviv », a-t-il ajouté lors d’une levée de fonds organisée en ligne.
« Maintenir en vie la perspective d’une solution à deux Etats »
« Mais ce que je ferais… je rouvrirais aussi notre consulat à Jérusalem-Est pour dialoguer avec les Palestiniens, et mon administration exhortera les deux parties à prendre des initiatives afin de maintenir en vie la perspective d’une solution à deux Etats », a-t-il confié à quelque 250 donateurs, réunis sur le logiciel de visioconférence Zoom.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2017, Donald Trump a multiplié les gestes en faveur de l’Etat hébreu, avec en particulier la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017, et le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv dans la ville sainte au mois de mai suivant.Cette décision avait pris le contre-pied de décennies de statu quo dans la diplomatie internationale.
Fin janvier 2020, son gendre et conseiller Jared Kushner avait dévoilé son plan de paix pour le Moyen-Orient sur lequel il travaillait depuis l’élection-surprise de Donald Trump en 2016. Le document, qui accorde à l’Etat hébreu un très grand nombre de concessions, a été rejeté avec véhémence par les autorités palestiniennes et est resté lettre morte.
La partition de la Palestine entre un Etat incontestable (Israel) et un état croupion (les Territoires occupés) est de plus en plus dangereuse. Elle le sera encore plus, lorsque les efforts pour créer de toutes pièces un Etat arabe en Cisjordanie auront abouti, peut-être dans 10, 20 ou 100 ans. En effet, les Territoires sont un terrain privilégié de développement du fanatisme islamique, d’où pourront être lancées tranquillement des attaques mortelles sur Israel.
Pourquoi ne travaille-t-on pas sur la réunification d’Israel et de la Cisjordanie, dans un même Etat constitutionnel, avec l’aide financière des Etats-Unis, insuffisante dans le passé mais évolutive aujourd’hui, pour rendre en 70 ans la Cisjordanie plus vivable pour ses habitants (emplois, éducation, agriculture, transports, logements) ? On pourra alors tabler sur l’effacement progressif de la coupure entre les deux populations, bien entretenue aujourd’hui par les fanatiques religieux de tous bords.
Est-ce trop tard ?