La gestion du Lieu de mémoire au Chambon-sur-Lignon va être déléguée au Mémorial de la Shoah de Paris.
Mercredi soir, le sujet de la dévolution au Mémorial de la Shoah de la gestion du Lieu de mémoire via la conclusion d’un bail emphytéotique administratif d’une durée de 40 ans, a fait débat. La décision a été actée par l’équipe d’Eliane Wauquiez-Motte mais n’a pas emporté l’adhésion de l’opposition municipale.
Sans entrer dans les détails techniques d’un bail emphytéotique administratif, précisons qu’il concerne la location de biens immobiliers de longue durée (de 18 à 99 ans) donnant au preneur un droit réel sur le bien.
Le Mémorial de la Shoah seul candidat
En août dernier, la décision de lancer la procédure pour mettre le Lieu de mémoire sur le marché via ce dispositif avait été votée à l’unanimité des conseillers. L’idée étant de dénicher des structures intéressées puis de choisir l’une d’entre elles. In fine, le seul candidat étant le Mémorial de la Shoah (musée consacré à l’histoire juive durant la Seconde Guerre mondiale dont l’axe central est l’enseignement de la Shoah) à Paris, l’opposition municipale a exprimé le sentiment que l’affaire était sans doute jouée d’avance.
Un rayonnement escompté
« On délègue la gestion du Lieu de mémoire au Mémorial. En s’adossant à une structure plus importante, on va assurer ainsi son développement, particulièrement à l’international. On va lui donner une visibilité accrue », argumente Denise Vallat, adjointe à la culture.
La première étape est d’acter la mise à disposition des bâtiments du Lieu de mémoire de façon permanente, et cela sans perception de loyer. De même que le préau de l’école et un local de stockage côté école maternelle le seront de manière temporaire dans des périodes strictement limitées en dehors du temps scolaire.
Quid du personnel ?
Un autre document devra ensuite régler la question de la mise à disposition du personnel qui restera en fonction et conservera son statut communal. Le Mémorial remboursera à la commune du Chambon les dépenses liées aux salaires du personnel. Toutefois, si par la suite, les agents partent pour assurer, par exemple, d’autres fonctions ailleurs, alors, « le Mémorial reprendra la main et pourra recruter comme il le souhaitera », précise Philomène Faure, la directrice générale des services.
Un engagement sur 40 années
Frédéric Roux s’est notamment inquiété de cette délibération prise dans une certaine urgence, à proximité des élections, ne laissant pas à la prochaine équipe le choix de décider de l’avenir du Lieu de mémoire, alors que tous les détails du bail ne sont pas bouclés. Et cela d’autant plus que « l’on externalise sur 40 ans la gestion. On engage ainsi les sept prochains mandats sur ce sujet. »
Des inquiétudes sur le contenu muséal à venir
D’autres préoccupations ont été exprimées également, notamment par Hervé Routier, sur le contrôle possible que la commune sera à même d’exercer sur les évolutions de présentation de cette mémoire du Plateau, dans toutes ses composantes, une fois confiée au Mémorial. Philomène Faure a signalé qu’une clause de résiliation tenant à l’intérêt général est insérée dans le document liant les parties.
Le début du bail avec le Mémorial de la Shoah est fixé au 1er mars pour une installation effective au 1er septembre.