A l’occasion du mois des droits des femmes, l’artiste sarladais Fernando Costa rend hommage à Simone Veil et à Jacqueline Sauvage à la médiathèque de Périgeux.
Le mois de mars est désormais jalonné d’événements en faveur des droits des femmes. L’exposition de Fernando Costa en fait partie. Invité à la médiathèque Pierre Fanlac à Périgueux, l’artiste et plasticien sarladais a choisi de célébrer deux figures féminines marquantes.
Simone Veil d’un côté, avec onze oeuvres composées à partir de tôles et de panneaux de signalisation recyclés. Jacqueline Sauvage de l’autre, avec une installation symbolisant le drame vécu par cette mère de famille condamnée en appel à 10 ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent.
Admiratif
Fernando Costa a créé onze oeuvres dominées par la couleur bleue, celle des yeux de Simone Veil. « Le regard qu’elle avait !… » lâche, admiratif, l’artiste qui raconte comment sa maman lui parlait de Simone Veil.
« J’étais adolescent, je m’en foutais un peu. Et quand elle m’en a parlé plus en profondeur et que j’ai commencé à bouquiner et à voir des reportages sur Simone Veil, j’ai été frappé de voir le courage de cette femme et le combat qu’elle a mené pour la liberté des femmes.
Les dates clés d’une vie de femme
L’une des oeuvres de Fernando Costa est composée d’une accumulation de panneaux récupérés qui racontent à travers des mots et des chiffres les moments de clés de la vie de Simone Veil :
30 mars 1944 le jour où elle est arrêtée
71 le numéro du convoi qui l’emmène vers les camps
78651 son numéro de déportée
46 l’année de son mariage avec Antoine Veil
26 11 74, date du vote de la loi sur l’IVG par les députés
45 minutes la durée du discours prononcé ce jour-là avec cette phrase retranscrite par l’artiste : « Il suffit d’écouter les femmes ».
Panneaux recyclés
A travers ces onze oeuvres, on retrouve ce qui fait la patte de Fernando Costa : l’utilisation de panneaux de signalisation récupérés et recyclés. Une découverte réalisée sur le tard par celui qui ne se destinait pas à une carrière artistique
Diplômé d’une école hôtelière, Fernando a travaillé comme steward à bord du paquebot Queen Elizabeth II. À l’âge de 17 ans, il ressent une véritable révélation en découvrant les compressions de César à Beaubourg. Pour lui, c’est une évidence : il veut faire la même chose, créer des œuvres d’art à partir de matériaux recyclés.
A l’époque, personne n’utilise les panneaux de signalisation routière. Fernando se lance : il récupère les plaques de rues émaillées et les panneaux de signalisation périmés à la DDE, dans les ateliers municipaux, à la RATP, sur les chantiers, dans les émailleries.
Raconter une histoire
En décembre dernier, il expliquait son travail à la Dépêche.fr : « L’idée de m’exprimer avec des objets jetés à la poubelle et de lutter contre le gaspillage me séduisait. Après avoir découpé les pictogrammes, je meule, j’assemble et je soude ces éléments métalliques sur de grandes plaques carrées pour en faire des compositions abstraites colorées ou monochromes. Les symboles figuratifs reconstitués racontent alors une tout autre histoire au spectateur ».
La carrière de Fernando Costa a vraiment décollé en 2004, lors d’une exposition à Paris. En 2013, après Calder, Warhol, César, Arman et Jeff Koons, il a été le 18e artiste au monde choisi pour créer l’Art Car des 24 h du Mans.
Exposition Fernando Costa
Médiathèque Pierre Fanlac – 12 avenue Georges Pompidou 24000 Périgueux – 05 53 45 65 45
Lundi et jeudi de 13h à 18h / Mardi, mercredi, vendredi et samedi de 10h à 18h – Entrée libre