Quentin Tarantino, marié depuis un an à la top-model israélienne Daniella Pick, a choisi de s’installer à Tel-Aviv, où vient de naître leur premier enfant.
L’enfant terrible d’Hollywood a décidé de quitter les Etats-Unis pour s’installer en Israël avec son épouse Daniella Pick. Ils vivaient en couple depuis de longues années avant de célébrer leurs noces, en novembre 2018, à Beverley Hills, en compagnie d’Uma Thurman, Bruce Willis et Samuel Jackson, acteurs fétiches du metteur en scène californien. Quentin avait rencontré Daniella en 2009 lors d’une tournée de promotion en Israël de son film « Inglorious basterds » qui, sans grand souci de véracité historique, brossait la fresque d’une unité juive de chasseurs de Nazis durant la seconde guerre mondiale. Immense succès public, ce film a donc rapproché Quentin de Daniella, de vingt ans sa cadette, jusqu’à leurs fiançailles de 2017. C’est maintenant une nouvelle vie qui s’ouvre pour eux à Tel-Aviv, où le réalisateur a choisi de s’installer et de fonder une famille.
Du Tennessee jusqu’en Israël
Tarantino, né en 1963 à Knoxville, Tennessee, a d’abord été élevé par sa seule mère, bientôt remariée, et en a reçu une forme d’éducation catholique. Il a vécu dès son plus jeune âge dans la banlieue de Los Angeles, où il quitte l’école dès 16 ans et enchaîne les petits boulots liés à l’industrie du spectacle. Ses cinq années au Video Archives, le mythique club de location de vidéo, contribuent, de 1983 à 1989, à parfaire une culture cinématographique aussi encyclopédique qu’éclectique. Il se passionne pour le cinéma d’auteurs d’Europe et d’Asie, mais aussi pour la sous-culture des films d’action parfois ultra-violents. Son penchant pour les productions chinoises des Shaw Brothers est plus connu que celui pour celles de la société Cannon, dirigée à partir de 1979 par deux cousins israéliens, Menahem Golan et Yoram Globus. Chuck Norris était alors l’acteur-phare de ces films d’un anti-communisme ravageur, contestant à Stallone et à Schwarzenegger la palme du mâle le plus bodybuildé.
C’est Yoram Globus qui invite Tarantino en 2009 à présenter « Inglorious basterds » en Israël et le réalisateur lui reconnaît ainsi volontiers un rôle majeur dans sa rencontre avec Daniella Pick. Celle-ci est l’un des cinq enfants du chanteur israélien Svika Pick et elle a tenté d’en suivre les traces sans parvenir à se qualifier pour l’Eurovision (avec sa soeur en 2005). Sa reprise de « More or less » en 2014 lui a valu plus d’estime que de popularité. Et ce sont ses activités de mannequin, régulièrement relayées sur son compte Instagram, qui ont plutôt contribué à sa modeste notoriété. Tout a naturellement changé depuis son mariage de 2018 avec Tarantino. L’heureux époux portait alors la kippa pour cette cérémonie menée par un rabbin réformé, l’obédience majoritaire et la plus tolérante du judaïsme américain. Daniella resplendissait dans la robe blanche de circonstance, oeuvre de la designer israélienne Dana Harel.
Once upon a time in Israël
Monsieur et Madame Tarantino se sont affichés en couple glamour sur le tapis rouge du dernier festival de Cannes. Le réalisateur avait confié un petit rôle à son épouse dans « Once upon a time… in Hollywood », son dernier opus, chaleureusement accueilli par les festivaliers. Lorsque, le mois dernier, Tarantino reçoit le Golden globe de la meilleure comédie pour ce film, il tient à saluer sa femme qui le regarde en direct depuis Tel-Aviv, lui adressant en hébreu « Toda geveret » (Merci Madame). Il saisit aussi cette occasion pour annoncer la prochaine naissance de leur premier enfant. Cette installation définitive de Tarantino en Israël s’est accompagnée d’un hommage rendu à l’ensemble de sa carrière par la Cinémathèque de Jérusalem, en décembre dernier, en présence des deux époux. Le réalisateur a désormais ses habitudes au Cinema City, un multiplex du nord de Tel-Aviv.
Tarantino célèbre la qualité de sa nouvelle vie en Israël avec un enthousiasme qui ravit la presse locale et les réseaux sociaux. Il s’est engagé à apprendre sérieusement l’hébreu, ne serait-ce que pour le parler avec son enfant, né le 22 février. Interrogé sur les tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, il affirme: « Je n’en ai absolument pas peur. Comme tout le monde ici, je n’y fais même pas attention ». Il est vrai qu’aucun missile n’a frappé Tel-Aviv depuis près d’un an, même si les écoles y ont été fermées à titre préventif en novembre dernier. Tarantino se veut également très cool lorsqu’il est questionné sur les élections israéliennes du 2 mars prochain, les troisièmes en une année, du fait de l’impossibilité de dégager une majorité pour le Premier ministre en place, Benjamin Nétanyahou, ou pour son challenger Benny Gantz: « J’aurais souhaité que nous ayons une troisième élection aux Etats-Unis, malheureusement il n’y en eut qu’une ». Le rejet de Trump par Tarantino, à l’unisson de l’opinion dominante à Hollywood, n’affecte donc pas sa vision de la politique israélienne, malgré les liens d’une intensité inégalée entre Trump et Nétanyahou.
Tarantino, qui avait promis de restreindre sa carrière à dix films, en a déjà réalisé neuf. Tiendra-t-il finalement cette promesse? En ce cas, ce dixième et dernier film verra-t-il aussi le jour en Israël? A suivre…
On s’en f…
Tarentino, metteur en scène talentueux et audacieux, – mais li n’est pas le seul – , ne comptera plus parmi les créateurs, dans 50 ans. Seuls quelques zozos auront gardé un Dvd de « Pulp fiction ».
L’honneur d’Israël est ailleurs : comprendre et écouter ses voisins arabes, faire pousser l’herbe du désert, construire autre chose que des appartements de béton, accepter la musique de Wagner, trouver des traitements anticancéreux efficaces, des graines de dattier datant de l’âge de fer, etc.
A bas la société du spectacle !