Lassé des grands hôtels du bord de mer pleins de touristes ? Cachez-vous donc au Drisco, à Tel Aviv, tant qu’il est encore confidentiel.
Entre le quartier de Neve Tzedek, – l’équivalent du Marais à Paris – et l’ancienne ville de Jaffa, on trouve un quartier de Tel Aviv plutôt méconnu, comme pouvait l’être Pigalle avant de deveir cool : l’American-German Colony. C’est précisément ici que Le Drisco a élu domicile, et il faut remonter très loin dans le temps pour comprendre comment.
En 1866, plus de 150 chrétiens américains du Maine apportent avec eux le materiel nécessaire pour s’installer en Israël, et y reproduire leurs maisons dans le style de la Nouvelle-Angleterre, le tout avec la permission des Ottomans. Parmi eux, les frères George et John Drisco ouvrent leur hôtel, mais ils épuisent très vite leurs ressources financières et sont forcés de le vendre à Ernst Hardegg, un hôtelier allemand qui le rebaptise The Jerusalem Hotel. Laissé à l’abandon dans les années 1970, il est finalement restauré 40 ans plus tard par des spécialistes de la préservation, Naor Mimar et Amnon Bar. La merveille architecturale classique devient un hôtel patrimonial, où l’équilibre entre la structure américaine d’origine et les éléments européens a manifestement été respecté.
Dans les 36 chambres, l’héritage artistique de l’Empire Ottoman se confond donc avec la décoration intérieure d’Ari Shaltier. Celle-ci met en évidence les proportions d’origine du bâtiment, ses plafonds voûtés et son sol vintage, mais incorpore par ailleurs un très actuel velours, du marbre et des motifs orientaux. Les terrasses privées des suites apportent la touche ultra-luxe.
Son restaurant George & John, mené par le chef Tomer Tal, sert une cuisine israélienne moderne aux influences méditérranéennes. On y croise ce jour-là un promoteur immobilier parisien, un designer local, et des new-yorkaises bien renseignées. L’adresse s’échange encore entre initiés et amateurs de luxe discret, et on raconte qu’elle est devenue la préférée de Jean Paul Gaultier…