Ashdod prévoit la construction de 15 hôtels (4000 chambres) sur les 10 prochaines années, en front de mer et avec des prix beaucoup moins élevés qu’à Tel Aviv.
Les 4,5 millions de touristes qui ont visité Israël cette année ont ouvert des perspectives et des envies aux autorités locales et hôteliers : chacun veut sa part de gâteau. Le ministère du Tourisme estime que les touristes dépensent en moyenne 1400 dollars en Israël, et les principaux bénéficiaires sont Tel Aviv et Jérusalem. Ashdod veut maintenant sa part et présente une ambitieux projet touristique qui comprend la construction de 15 hôtels dans la prochaine décennie, un centre de conférence géant et même un parc aquatique. La ville ne propose aujourd’hui que 400 chambres, dans deux hôtels – West All Suite Boutique Hotel et Leonardo Plaza Ashdod Hotel – et trois motels, sur un total de 55 000 chambres en Israël.
« Ashdod n’a que des touristes qui viennent passer la journée, mais en ce qui me concerne, quiconque vient en ville et y dépense de l’argent est un touriste. Le but est d’amener plus de gens ici et de les persuader de dormir là. Nous proposerons une alternative à Tel Aviv « , a déclaré Ofer Deri, PDG d’Ashdod Tourism. Ashdod prévoit de réaliser ce projet sur 30 sites avec un plan de construction hôtelier déjà approuvé pour la construction de 4 000 chambres, toutes situées en front de mer. Deux hôtels sont déjà en construction, dont un de la chaîne Hilton qui est une pomme de discorde en raison de l’opposition des résidents.
Deri explique que l’opposition des habitants de la ville est due à la proximité de l’hôtel avec la mer. « Nous allons maintenir une distance d’au moins 300 mètres pour les hôtels à venir. Sur un front de mer de 7,5 kilomètres, si tous les hôtels que nous voulons sont construits, ils n’occuperont que 1,5 kilomètre. Il n’y a aucune raison de s’opposer, et c’est l’avantage d’une large bande de plage comme celle d’Ashdod. »
La bande côtière d’Ashdod comportera une taielet dans laquelle 150 millions de shekels ont été investis. Le projet prévoit également la construction de plages de surf qui pourront accueillir des compétitions. Il est clair pour Deri qui prévoit aussi un centre de congrès « pour concurrencer Eilat », que la réalisation de ce projet nécessite des milliers de chambres d’hôtel et la reconnaissance par les investisseurs du potentiel dont il parle. En plus des subventions du ministère du Tourisme (20 à 33% de l’investissement), Deri souhaite que l’on accorde une exonération des taxes foncières municipales pour les nouveaux hôtels pendant leur première année. Cela nécessite l’approbation du gouvernement qui ne peut être obtenue pendant un gouvernement de transition.
Aujourd’hui, les touristes préfèrent Jérusalem et Tel Aviv, et quand on lui demande comment il compte attirer les touristes Ashdod, Deri répond : « Ashdod prendra des mesures, mais le ministère du Tourisme doit également coopérer en ne limitant pas le marketing à Jérusalem et à Tel Aviv. Il a un budget de centaines de millions de shekels pour promouvoir Israël, et il ne promeut que ces deux villes. Il est difficile de rivaliser le caractère unique et historique de Jérusalem, donc je pense proposer des séjours de trois jours à Jérusalem et trois jours à Ashdod. Je prévois de concurrencer Tel Aviv avec succès. Avec tout le respect que je dois à Tel Aviv, Ashdod utilisera la différence des prix des hôtels pour combattre son monopole. »
Au début, on n’y croit pas tellement, Ashdod n’a pas la réputation d’un ville « fun ». Mais si les infrastructures de loisirs sont bien implantées, et si les hôteliers respectent la modération des prix, alors oui, ils se peut que petit à petit, les touristes qui en ont ras le bol de se faire plumer à Tel Aviv aillent voir ailleurs. Affaire à suivre.
Line Tubiana avec globes