Un petit événement se profile dans le monde du fast food en Israël avec l’ouverture du premier restaurant KFC dans ce pays, dans dix jours à Nazareth. Là-bas, ce marché doit composer avec les réalités religieuses et politiques.
Kentucky Fried Chicken (KFC) a déjà essayé par trois fois d’ouvrir des établissements en Israël et ça n’a jamais marché à cause des règles religieuses juives. Car pour qu’un aliment soit considéré casher, il ne faut pas d’ouverture le samedi, pas de porc, pas de lait ni de viande dans le même plat…
Des règles alimentaires strictes
Les premiers KFC israéliens n’étaient pas casher car ils utilisaient de la poudre de lait pour la panure du poulet. Résultat : beaucoup d’Israéliens juifs n’y allaient pas. Les préparateurs ont donc remplacé la poudre de lait par de la poudre de soja, casher certes, mais paraît-il, moins bon.
KFC revient donc à sa recette non-casher, voilà pourquoi le premier établissement ouvre à Nazareth, une ville arabe de 75 000 habitants musulmans et chrétiens. Et le second ouvrira à Tel Aviv, une ville à majorité juive mais très laïque avec une importante minorité arabe.
Ces règles alimentaires, un vrai un casse-tête pour ces restaurants très standardisés
Mac Donald’s a dû s’adapter : les restaurants rouge et jaune traditionnels sont non-casher et les bleu et jaunes le sont. Burger King, qui avait disparu en 2010, essaie de survivre. Il n’a que dix enseignes pour neuf millions d’habitants alors il lance son burger au bacon casher ! En fait c’est du bacon de dinde et dans une publicité, on voit un jeune Juif orthodoxe avec papillotes et kipa au comptoir : la pub est très drôle avec plein de jeux de mots en rapport avec la religion.
KFC est installé en Cisjordanie : sept restaurants à Ramallah, Bethléem, Hébron, Naplouse… Les Palestiniens en sont fous et sont très fiers d’avoir ce que les Israéliens n’ont pas. On a même vu de la contrebande de poulet frit entre l’Égypte et Gaza !
Plus sérieusement, il faut savoir que les grandes chaînes américaines ne sont arrivées qu’en 1993 après les accords de paix d’Oslo. En proportion, elles sont encore peu présentes. Israël reste une terre promise pour les fast-foods. Mais le marché sera dur à conquérir car les délicieux falafels de pois chiches qu’on trouve partout et qu’on mange avec les doigts restent très populaires chez les Juifs et les Arabes.