Comme Pierre Soulages à la fin du mois de décembre, Jacques Yankel fêtera ses cent ans au printemps prochain. Le peintre et sculpteur continue à travailler, dans sa maison d’Ardèche.
On peut dire que Jacques Yankel baigne dans l’art depuis sa naissance. Fils du peintre Michel Kikoine (1892-1968), il a vécu dès ses premières semaines de vie dans la célèbre cité d’artistes la Ruche, dans le 15e arrondissement de Paris. L’un des lieux les plus en vogue de la capitale après la Première Guerre mondiale, où se croisèrent notamment Modigliani, Soutine, Fernand Léger, Chagall et bien d’autres. Une enfance bohème – et précaire – qui marqua le jeune Jacques. A près de cent ans, la mémoire de cet Ardéchois de cœur reste vive.
Un grand enfant
A l’heure où l’on s’apprête à célébrer le centième anniversaire de Pierre Soulages, le peintre français vivant le plus connu au monde, il est intéressant de se pencher sur le parcours de son contemporain. Jacques Yankel continue de peindre et de sculpter dans sa maison de Labeaune, en Ardèche, où il est installé depuis les années 50.
A ses côtés, Jean-François Lacour, son éditeur, s’émerveille de la jeunesse de l’artiste. « Il va avoir cent ans au mois d’avril, et ce qui est étonnant, c’est sa jeunesse. Il peint, il dessine et parle de l’art comme un enfant ». Un éternel jeune homme à la riche carrière et aux influences multiples, entre ses voyages et son héritage familial. « On peut dire qu’il a vécu deux périodes, celle de ses débuts, où il copie plus ou moins des artistes comme Soutine ou les œuvres de son père. Et puis à partir des années 50, une nouvelle forme d’art, plus ouverte ».
Des projets pleins la tête
Pas de retraite pour Jacques Yankel. Il continue de peindre et de sculpter dans son jardin où se mêlent d’étranges créations, faites de matériaux de récupération. « Je me laisse aller à la folie. A 99 ans, je cherche toujours. D’ailleurs j’ai toujours cherché à faire du nouveau, quelque chose qui n’a pas été fait hier » explique-t-il. Il a également en projet un livre sur l’histoire de sa famille.
L’un des tableaux de Jacques Yankel a été choisi pour illustrer l’un des douze mois d’un calendrier entièrement consacré aux peintres ardéchois.