Les arrivages de beurre sont aléatoires et les produits partent comme des petits pains dès leur mise en place sur les étalages.
Difficile de trouver une plaquette de beurre au rayon de son supermarché ou de son épicerie de Jérusalem ou Tel-Aviv. La quête s’apparente à une loterie. Les arrivages sont aléatoires et les produits partent comme des petits pains dès leur mise en place sur les étalages. Certains magasins préfèrent rationner limitant l’achat à 200 grammes par client. Au début temporaire, la pénurie est devenue, au fil des mois, chronique. Le phénomène serait lié à une baisse de la fabrication locale, à une baisse des importations et à une augmentation de la consommation au détriment de la margarine, produit considéré comme de basse qualité.
Certains spécialistes y voient aussi une conséquence du contrôle des prix et de la position dominante sur ce marché du groupe Tnuva, une coopérative regroupant des kibboutzim et des mochavim d’Israël. Ils prétendent que les fabricants de produits laitiers ignorent les demandes de beurre dans le but de protester contre les contrôles de prix existants, car ceux-ci leur font subir des pertes financières. Ces fabricants préféreraient utiliser la matière grasse pour produire des yogourts car leurs prix ne sont pas bloqués par le gouvernement. Même si Tnuva, qui contrôle 50 % du marché des produits laitiers, a augmenté sa production de beurre de 28 %, elle n’a pas répondu à la demande globale. Le groupe d’agroalimentaire devra faire encore un effort pour relancer la cuisine au beurre sur une terre qui selon la Bible «ruisselle de lait et de miel».